Moustique tigre : "toute la France sera touchée d’ici à 2030"

Pas la peine de lutter, la bataille est perdue d’avance. Détecté pour la première fois en 2004 dans les Alpes-Maritimes, le moustique tigre, celui qui transmet la dengue et le chikungunya (plus de 200 cas importés des DOM-TOM en Paca l’an passé), continue son inexorable progression dans tous les départements de France. Selon une carte de l’institut de veille publiée jeudi par l’ agence régionale de santé (ARS), 20 départements sont d’ores et déjà concernés par sa présence. "D’ici à 2030, toute la France sera touchée", prédit même l’adjoint à la santé à la mairie de Marseille, Patrick Padovani.

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Très résistant et mobile, l’Aedes albopictus se déplace via les axes routiers précise l’ARS. "Sa présence est souvent détectée sur les aires de repos", constate Hugues Riff en charge de la lutte anti-vectorielle à l’agence. "Il faut désormais apprendre à vivre avec lui", ajoute un brin fataliste Christophe Lagneau, directeur recherche et développement à l’ entente interdépartementale pour la démoustication (EID). "Mais si vous vous voulez résister, poursuit-il, il faut apprendre à se défendre contre lui".

Des moyens de prévention limités

Côté défense justement, pas besoin de se munir d’une armure pour se protéger, le meilleur conseil reste la prévention répète comme chaque année l’ARS. Jardin, terrasses… tous les endroits susceptibles de contenir de faible quantité d’eau doivent être nettoyés dans un rayon de 100 à 200 mètres pour ne pas favoriser la prolifération des larves. Encore faut-il que vos voisins jouent le jeu. "C’est l’affaire de tous", souligne avec raison Patrick Padovani, mais il ne prévoit toutefois pas de "légiférer" si la voisine du dessus se prend pour le jardinier Le Nôtre.

Lors de la détection d'un cas autochtone de dengue dans le Var, un habitant avait reçu en 2010 une mise en demeure pour assécher son environnement. "Mais c’est très rare", indique le docteur Chantal Vernet-Vaysse du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. "Depuis toujours, les habitants de notre région ont pris l’habitude de garder l’eau par temps sec, il faudrait faire de la contre-éducation", explique-t-elle. Autant dire que le moustique tigre peut se frotter les ailes.

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