POLEMIQUE - L'ancien procureur de Nice a claqué la porte du Conseil de surveillance du journal. Eric de Montgolfier évoque des difficultés financières. Faux, réplique la direction de "Nice-Matin".
Entre Nice-Matin et Eric de Montgolfier, l'histoire aura fait long feu. L'ancien procureur de la République de la ville annonce qu'il démissionne du Conseil de surveillance du quotidien régional, dans un article publié vendredi sur LePoint.fr . "On a fait appel à moi, pour utiliser mon nom peut-être, confie, ce lundi, Eric de Montgolfier à metronews. Si ça sert à aider à récupérer Nice-Matin c'est bien, mais encore faut-il faire fonctionner les organes prévus par la loi ! Je ne compte pas faire de la figuration dans un conseil de surveillance qui ne se réunit pas."
Simple "malentendu", répond Jean-François Roubaud, journaliste et président du Conseil de surveillance, contacté par metronews. "Eric de Montgolfier, pour qui j'ai un grand respect, n'a pas démissionné puisqu'il n'était pas encore membre ! C'est un Conseil de surveillance 'provisoire' qui a été légalement constitué le 7 novembre. Il est composé à ce jour de quatre membres. Depuis le 1er janvier, nous nous sommes mis en ordre de marche pour constituer le conseil définitif lors d'une assemblée générale le 26 mars", poursuit Jean-François Roubaud.
Rembourser Bernard Tapie
Cet organe, qui comptera en tout seize membres, réunira des représentants de l'association des lecteurs, des actionnaires élus, des investisseurs privés… et "quatre ou cinq personnalités qui nous ont accompagnées", sur les treize annoncées le 8 novembre . Dans cette perspective, les "personnalités" sont d’ores et déjà invitées à une nouvelle "réunion informelle" le 13 mars. "Il y aura à cette occasion une présentation précise de l'état financier de l'entreprise", explique le journaliste.
Car la santé financière de Nice-Matin est un autre point sensible touché par Eric de Montgolfier. "Il y a des rumeurs persistantes de difficultés. On nous dit 'tout va bien' mais on vend des actifs. C'est curieux…" confie le magistrat en retraite. L'article du Point évoquait même un "journal [qui] semble déjà exsangue". "Tissu de saloperies et de contre-vérités", avait immédiatement réagi sur son compte Twitter Robert Namias, le président du directoire provisoire.
Tissu de saloperies et de contre-vérités dans le Point sur Nice-Matin. Avant de dire n'importe quoi,vérifiez vos informations. Merci. — Namias Robert (@NamiasRobert) 20 Février 2015
Dans un courrier adressé aux 950 collaborateurs du groupe pour démentir des "rumeurs venimeuses", Robert Namias écrit : "les comptes ont été redressés, la trésorerie est largement positive et l'entreprise assurée de sa pérennité". "La vente de ces actifs non stratégiques, précise à metronews Jean-François Roubaud, est mentionnée dans le jugement du tribunal de commerce que l'on est en train d'appliquer".
Ces ventes doivent solder le prêt de 4 millions d'euros accordé par l'homme d'affaires Bernard Tapie, également propriétaire de La Provence à la Société coopérative d'intérêt collectif (Scic) qui contrôle Nice-Matin, conformément au jugement du tribunal de commerce du 7 novembre 2014 .
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