Nord : la biodiversité végétale s'est fortement réduite en un siècle‎

Publié le 15 décembre 2014 à 12h29
Nord : la biodiversité végétale s'est fortement réduite en un siècle‎

ECOLOGIE - Selon une étude franco-britannique menée à Lille, de nombreuses espèces végétales ont disparu dans le nord de la France et la Flandre belge ces 100 dernières années. En cause, la destruction des habitats naturels et le développement urbain.

Quantité d'espèces végétales ont disparu dans le nord de la France et la Flandre belge ces 100 dernières années. C'est ce qui ressort d'une étude franco-britannique menée à Lille, évoquant "l'homogénéisation" des environnements locaux. "Alors que les espèces envahissantes arrivent, les espèces plus diverses et spécialisées disparaissent", rapportent la Société Française d'Ecologie et le British Ecological Council.

"La richesse des espèces végétales ainsi que leur composition ont radicalement changé depuis le début du XXe siècle", souligne Nina Hautekèete, de l'Université de Lille, qui a mené l'étude. "En un siècle environ, une espèce végétale sur cinq ou six a été soit perdue régionalement, soit nouvellement introduite". "Bon nombre des espèces qui ont été perdues sont celles qui poussaient autrefois dans les champs moissonnés", comme "le beau pied-d’alouette (Consolida regalis) et l’adonis d’été (Adonis aestivalis), qui ont disparu alors que l'agriculture intensive a détruit leurs habitats".

Un funeste développement urbain

La destruction des habitats naturels et le développement urbain ont aussi causé la perte de végétaux dans des zones humides fragiles. L'étude cite notamment la linaigrette et le droséra intermédiaire, une plante insectivore. La plupart des nouvelles espèces ont été recensées dans des environnements urbains. Il s'agit pour beaucoup d'entre elles de plantes de jardin "échappées dans la nature", comme la jussie, "une espèce aquatique qui peut obstruer les voies navigables" et la berce du Caucase, "un parent géant de la carotte".

"La perte d'espèces se produit principalement dans les habitats rares, tandis que les espèces qui immigrent sont principalement des espèces cosmopolites", précise Nina Hautekèete. Mais ces dernières "ne remplacent pas nécessairement les interactions écologiques complexes entre espèces qui ont été perdues ". "Une augmentation de la biodiversité à court terme pourrait être suivie d’une baisse de la biodiversité à long terme et d’un dysfonctionnement de l'écosystème", dit la chercheuse.


La rédaction de TF1info

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