Opération séduction des taxis marseillais en grève contre Uber

Publié le 26 juin 2015 à 14h13
Opération séduction des taxis marseillais en grève contre Uber

TRANSPORT – Les taxis marseillais ont de nouveau manifesté vendredi dans le centre-ville pour demander la suppression de l’application UberPOP. Après les échauffourées de la veille, les artisans ont choisi la méthode douce.

Rien de tel que des fleurs pour calmer les esprits… Après les échauffourées de la veille , les chauffeurs de taxis marseillais ont de nouveau manifesté vendredi contre l’application UberPOP dans le centre-ville. Mais en utilisant la méthode douce cette fois-ci. Fini les pneus brûlés sur le bitume ou les affrontements avec les CRS, les artisans ont mené une "opération séduction" auprès du public.

Au péage du Prado Carénage, les barrières ont été levées pour offrir le passage aux automobilistes. Ici et là, des courses ont été offertes aux clients. Au parc du 26e centenaire, les chauffeurs regroupés pour la plupart à cet endroit ont offert des roses aux passantes. Même des policières présentes pour maintenir l’ordre se sont vu offrir une fleur.

"Uber est hors la loi"

Une manière de se faire bien voir auprès de l’opinion publique reconnaît Jean, l’un des manifestants. "Le problème, c’est qu’avec les pneus brûlés ou les voitures renversées comme on peut voir à la télé, les gens ne retiennent que ça", explique-t-il. "Alors que nous sommes dans notre droit, ajoute à ses côtés l’un de ses collègues. Même le ministre de l’Intérieur a dit que UberPOP était hors la loi".

Au soir de la première journée de manifestation, Bernard Cazeneuve, après s’être entretenu avec une intersyndicale de taxis , avait confirmé jeudi soir la mise en place d'un arrêté préfectoral interdisant la circulation des véhicules UberPOP à Paris, "systématiquement saisis" quand ils seront pris en flagrant délit. "UberPOP est un service illégal, il doit être fermé", avait-il ajouté.

Une déclaration saluée par l’ensemble des taxis, même si la plupart estime que ce n’est pas encore assez. "Il faut la suppression pure et simple de l’application", explique aux abords du parc du 26e centenaire, Jean-Luc Mauro président du syndicat Alliance FIT 13. Le syndicaliste est déçu que le mouvement ne se maintienne que dans le sud, "on est toujours les premiers et derniers", souffle-t-il. Il souhaite toutefois une accélération du calendrier judiciaire pour interdire UberPOP.

Une décision de justice très attendue

En octobre dernier, l'entreprise de VTC avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à 100.000 euros d’amende. Mais Uber a fait appel. La prochaine audience est prévue en octobre prochain. "Trop long" pour Rachid Boudjema, secrétaire général du syndicat des taxis marseillais. "On a le temps de mourir trois fois entre-temps", redoute-t-il.

Vendredi prochain, une nouvelle réunion avec le ministre de l’Intérieur et les fédérations de taxis est prévue à Paris. "On veut que le gouvernement accélère la décision judiciaire", poursuit Rachid Boudjema. En attendant, le mouvement des taxis marseillais devrait s’arrêter dans le courant de la journée. "Mais on reste sur nos gardes", prévient un chauffeur pour qui "la lutte n’est pas terminée". 

EN SAVOIR + Taxis : UberPop sera hors-la-loi dès le 1er janvier selon le gouvernement


La rédaction de TF1info

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