Propos sur les gens du voyage : le maire de Cholet fait appel

Publié le 28 janvier 2014 à 11h32
Propos sur les gens du voyage : le maire de Cholet fait appel

JUSTICE – Le maire de Cholet a été condamné jeudi dernier à 3 000 euros d’amende avec sursis pour "apologie de crimes de guerre ou crimes contre l'humanité".

La peine était jugée clémente, il a pourtant choisi de la contester. Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, vient de faire appel. Il a en effet été condamné jeudi dernier à Angers à 3 000 euros d'amende avec sursis pour apologie de crime contre l'Humanité .

Le 21 juillet 2013, intervenant sur un terrain agricole de sa commune occupé illégalement par plus d'une centaine de caravanes de gens du voyage, l'élu s'était vivement opposé à leurs occupants. Il avait glissé à un journaliste "qu'Hitler n'en avait peut-être pas tué assez". Des propos qui avaient suscité un tollé.

"Un comportement intolérable pour l'ordre public"

Jeudi dernier, lors de l’audience à laquelle Gilles Bourdouleix n’était pas présent, le procureur de la République avait requis 6 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende à son encontre. Le magistrat avait estimé que la phrase, prononcée en marge d'une altercation "est clairement apologétique" et "exalte le crime commis" à l'encontre des gens du voyage durant le IIIe Reich : "Le comportement de Gilles Bourdouleix est totalement intolérable pour l'ordre public. Il porte atteinte à nos valeurs sociales".

De son côté, l’avocat de Gilles Bourdouleix Me Pierre Brossard avait soulevé un moyen de nullité, arguant qu'un "discours implique un public". Or, selon lui, "quand Gilles Bourdouleix prononce sa phrase, il ne s'adresse à personne. Il marmonne cette phrase. Marmonner, c'est parler entre ses dents". Il avait insisté : "Est-ce que quelqu'un qui dit une bêtise, est poussé à bout après une heure et demie, à qui on fait des saluts hitlériens, sans jamais savoir qu'il est enregistré, mérite d'être cloué au pilori ?".

"Une sanction pas à la hauteur"

L'élu a par ailleurs été condamné jeudi à 600 euros d'amende pour insulte et diffamation à l'encontre du journaliste du Courrier de l’Ouest qui a rapporté ses propos, qualifié de "petit merdeux", et du quotidien local. Il devra leur verser un euro symbolique au titre des dommages et intérêts. Il n’a pas fait appel de cette peine.

Après le jugement, Michel Cartron, président de la LDH du Maine-et-Loire, qui s’était porté partie civile, avait exprimé sa "satisfaction que les délits aient été reconnus, et la déception que la sanction ne soit pas à la hauteur" : "On alimente les populismes par des décisions de justice légères. Que faut-il faire et que faut-il dire pour écoper des 45 000 d'amendes prévus par la loi ?"
 


La rédaction de TF1info

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