D'ACCORD - 72% des Français souhaitent la fin du statut de cheminot, selon un sondage Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro diffusé jeudi. Un plébiscite qui ne cache pas certaines inquiétudes : l'opinion craint un blocage du pays comme en 1995.
Les sondages se suivent et se ressemblent du côté de la SNCF. Trois jours après l'annonce de la grande réforme du rail voulue par Emmanuel Macron, sept Français sur dix se disent favorables à la suppression du statut de cheminot, d'après un sondage Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro publié jeudi. Un résultat similaire à celui (69%) d'une enquête semblable rendue publique mardi.
Lire aussi
Réforme de la SNCF : 69% des Français favorables à la fin du statut de cheminot
Lire aussi
Ce qu'il faut savoir sur le statut de cheminot auquel le gouvernement souhaite mettre fin
Le projet gouvernemental de suppression du statut spécifique des cheminots est approuvé par 72% des sondés et emporte l'approbation majoritaire dans toutes les catégories sociologiques et politiques. Ainsi, huit cadres sur dix et deux-tiers des ouvriers sont d'accord avec la mesure. Les hommes (77%) comme les femmes (66%), les ruraux (71%) comme les urbains (72%), les salariés du privé (75%) - presque - comme ceux du public (60%), sont favorables à la fin du statut de cheminot jugé "déraisonnablement ou injustement plus avantageux et protecteur que celui de la plupart des Français en emploi".
Les Français, plus mesurés sur les ordonnances
Les personnes interrogées se déclarent toutefois plus prudentes quant au passage de la réforme par ordonnances puisqu'ils ne sont que 53% à y être favorables. Une (courte) majorité qui ne se retrouve pas dans tous les pans de la société : dans les catégories dites "populaires", 51% des sondés y sont hostiles.
Lire aussi
Elisabeth Borne et la SNCF : "Ce n'est pas une réforme pour faire des économies"
Lire aussi
Qualité du service SNCF : le sombre bilan dressé par le gouvernement est-il justifié ?
Lire aussi
VIDÉO - Il compare grève à la SNCF et prise d'otages, le syndicaliste répond : "Moi, j'étais au Bataclan"
Par ailleurs, six Français sur dix (58%) estiment que la mobilisation sociale envisagée par les syndicats est injustifiée. Enfin, deux-tiers des sondés s'attendent à ce que les mouvements de mobilisation contre la réforme de la SNCF bloquent complètement le pays, comme en 1995 lors de la réforme des régimes spéciaux de retraite des cheminots indique ledit sondage.
Cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française, interrogées par internet les 28 février et 1er mars 2018.