EXPLICATIONS - A partir du 1er janvier, les règles du stationnement payant changent à Paris. Jusque-là géré par la préfecture de police de Paris, il sera désormais du ressort de la municipalité. Qu'est-ce que cela va changer pour les automobilistes ?
Jusqu’au 31 décembre, le stationnement parisien et sa verbalisation continuent d’être gérés par la préfecture de police de Paris. Mais au 1er janvier, la mairie de Paris pourra elle-même contrôler le stationnement payant et le stationnement gênant (partagé avec la préfecture de police). Elle fixera également le montant des amendes.
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Quels changements ?
Les contrôles seront effectués par des agents employés par deux prestataires externes, et non plus par les agents de la préfecture de police de Paris. Ainsi, deux entreprises ont remporté l’appel d’offres lancé en 2016 : le groupement INDIGO Streeteo Docapost, qui hérite de deux lots (arrondissements 1 à 7, 11 à 16 et 20) et URBISPARK EGIS Caisse des dépôts, qui aura à contrôler les stationnements sur un lot (arrondissements 8, 9 , 10, 17, 18 et 19). Chaque lot correspondant à environ 45.000 places.
Si un usager n’a pas payé son stationnement sur une place de stationnement payant, il écopera d’un forfait de post-stationnement (FPS) correspondant à la durée maximale de stationnement pour un visiteur (6h) et non plus d’une amende/verbalisation par les agents de la PP.
Comment seront effectués les contrôles ?
Les prestataires utiliseront des véhicules pour effectuer des pré-contrôles. Ils circuleront dans leurs zones dédiées et scanneront les plaques d’immatriculation des voitures stationnées pour savoir rapidement quelle proportion est en règle. Ensuite, en fonction du repérage, les agents des prestataires se déplaceront et interrogeront la plaque d’immatriculation des véhicules sur la base de données de tickets virtuels correspondants aux paiements effectués par horodateur ou par téléphone mobile. Les agents apposeront ensuite un forfait post-stationnement (FPS) en cas de non-paiement ou paiement insuffisant.
Quels seront les montants du FPS ?
Le montant d’un FPS correspond à la somme due pour 6 heures de stationnement consécutives. Le montant du FPS varie selon les arrondissements : 50 euros des arrondissements 1 à 11, 35 euros des arrondissements 12 à 20. Ces amendes seront minorées si le paiement est effectué dans les 4 jours : 35 euros au lieu de 50 et 24,5 euros au lieu de 35. Au lieu de 17 euros auparavant.
En revanche, si vous avez payé 4 euros pour stationner une heure dans le centre de Paris, et que vous vous faites prendre pour dépassement, vous paierez le FPS moins les 4 euros payés, soit 46 euros. Maigre consolation.
"Nous ne faisons pas le choix de matraquer les automobilistes comme dans d’autres grandes villes européennes où l’amende peut atteindre 200 euros" a tenu à indiquer Christophe Najdovski, adjoint chargé des transports et de l’espace public.
A noter, le coût des deux premières heures de stationnement payant rotatif restera inchangé au 1er janvier. En revanche, il sera possible de rester jusqu’à 6 heures sur une même place. Mais à des tarifs progressifs : 4 euros pour la première heure, 8 à partir de la troisième heure et jusqu'à 12 euros pour la sixième heure en zone 1 (arrondissements de 1 à 11).
Comment payer son amende ?
Les amendes seront à payer sur le site Paris.fr dans un délai de 90 jours.
Les recettes du stationnement payant iront dans le budget général de la Ville. Les recettes du FPS doivent être affectées aux opérations destinées à améliorer les transports en commun. Actuellement, la Ville estime qu'elle accuse un grand manque à gagner, estimé à 300 millions d’euros par an, faute de contrôles efficaces de la part de la Préfecture. "Notre but est d’atteindre les 330 millions d’euros de recettes par an, c’est en tout cas ce qui a été inscrit dans le budget. Alors que les recettes escomptées en 2017 sont de l’ordre de 110 millions d’euros" a précisé Christophe Najdovski.
Quels objectifs pour la Ville de Paris ?
"Nous voulons améliorer la rotation des véhicules et offrir une meilleure disponibilité des places aux usagers" explique Christophe Najdovski. La municipalité veut en effet limiter le nombre de "véhicules ventouses" qui occupent l’espace (il faut actuellement 21 minutes pour trouver une place de stationnement dans Paris). Le but de Paris est aussi de faire progresser le taux de respect du stationnement rotatif et de récupérer les recettes du stationnement (seuls 10% des visiteurs payent leur stationnement de surface dans la capitale).