Rythmes scolaires à Marseille : "Je garde huit enfants cet après-midi"

Publié le 12 septembre 2014 à 18h17

SOCIAL – La mairie de Marseille avait promis qu’à partir de ce vendredi les enfants seraient gardés le vendredi après-midi. Promesse non tenue. Reportage à la sortie d’une école du Ve arrondissement, ce matin, à 11 h 20.

La situation s'envenime. Les activités périscolaires du vendredi après-midi prévues par la réforme des rythmes scolaires n’ont pas été mises en place par la municipalité. A la rentrée des classes, ce choix avait provoqué un véritable tollé dans les rangs des parents d’élèves. Danièle Casanova, l’adjointe à l’éducation, avait tenté de calmer les esprits en annonçant la mise en place d’un système de garderie "provisoire" pour les enfants de maternelle et de primaire à partir de ce vendredi.

Mais rien n'a fonctionné comme prévu. Dans nombre d'écoles de la ville, garderie et cantine n'ont pas été assurées puisque le personnel d'animation et les "tatas" étaient en grève.

Vendredi matin, à la sortie de l’école Copello, dans le Ve arrondissement, l’ambiance était plutôt calme. "Personne ne comptait vraiment sur la garderie, les parents s’étaient organisés. J’ai reçu beaucoup de coups de téléphone pour me dire que c’était un tel ou un tel qui venait chercher les enfants, explique Hakim Traikia, le directeur. Mais les parents soulignent aussi qu’ils ne pourront pas tenir comme ça éternellement."

"Tout le monde se renvoie la balle"

Si les parents ne comptaient pas sur la garderie, c’est que sa mise en place semblait aléatoire. Le directeur confie avoir connu une semaine plutôt chaotique : "Tout le monde se renvoie la balle, entre la mairie centrale, la mairie de secteur et l’Ifac, la structure qui doit gérer la garderie." Cinq animateurs ont été embauchés pour cette école, ce qui semble insuffisant pour garder les 245 enfants que compte l’établissement. "A la mairie, ils disent qu’il suffit d’un animateur pour trente enfants, souligne le directeur. A L’Ifac, ils avancent le chiffre d’un pour quatorze. Il faut donc prévoir des inscriptions."

"Il y a assez de personnel d'animation pour faire de la garderie, estime toutefois Danièle Casanova, puisqu’il n'y a pas de quota quand les enfants sont dans la cour. Et il y aura davantage d'animateurs début octobre lorsque débuteront les activités périscolaires." En attendant, la mairie avait bien mis en place un référent pour inscrire les enfants mais, estimant avoir trop de responsabilités, il était en grève aujourd'hui.

A la sortie de l’école, une maman récupère huit petits : les siens et ceux d’amis qui n’ont pu se libérer. De quoi occuper pleinement son après-midi. "De toute façon, assure-t-elle, je n’aurais pas laissé mes enfants à la garderie. Ils ont embauché des soi-disant animateurs trop rapidement, comment peut-on savoir s’ils sont compétents ?"
 


La rédaction de TF1info

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