SOCIAL – France Bleu Loire-Océan a consulté un document confidentiel concernant la Seita, réalisé par un cabinet d’experts-comptables à la demande des élus du Comité central d’entreprise.
"La Seita n’éprouve pas de difficultés économiques." "La fermeture de l’usine de Carquefou n’engendrera aucune économie." Ces affirmations sont issues d’un rapport confidentiel réalisé par un cabinet d’experts-comptables,
que France Bleu Loire Océan a pu consulter
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Il est d’importance, à l’heure où le groupe a annoncé un vaste plan de licenciement, prévoyant la suppression de 366 postes, dont 327 à l’usine de Carquefou, promise à la fermeture en 2015. Dans son document, le cabinet Progexa, qui a travaillé à la demande des élus du Comité central d’entreprise, constate ainsi que, si le groupe cigarettier Imperial Tobacco, qui possède la Seita, a perdu des parts de marché, cela est dû à "l'absence d'une réelle politique d'investissement et de recherche de relais de croissance". Le cabinet note par ailleurs "s'être heurté à de nombreuses difficultés pour obtenir les informations nécessaires" à sa mission.
Des actionnaires bien pourvus
Mais à la place, Imperial Tobacco a bien servi ses actionnaires. Entre 2009 et 2013, chaque salarié Seita aurait ainsi rapporté 1.800.000 euros par an de dividendes au groupe britannique. Par ailleurs, le cabinet d’experts estime qu’en délocalisant l'emploi en Pologne, le cigarettier pratique "tout simplement une stratégie d'optimisation fiscale, l'impôt sur les sociétés étant beaucoup plus avantageux" dans ce pays de l’Est.
Ce rapport conforte les propos tenus depuis le début par les syndicats, qui dénoncent des licenciements boursiers, alors que la compagnie a fait "un milliard d’euros de bénéfices" et "augmenté les dividendes des actionnaires." Depuis le début encore, les salariés demandent l’étude de solutions alternatives, indiquant que le site de Carquefou est largement rentable.
Pour un élu CGT, l’objectif est maintenant de s’appuyer sur ce rapport pour "mettre l'Etat devant ses responsabilités et d'obtenir un avis défavorable de la Direction du Travail", qui a trois semaines pour valider ou non ce plan social.
"La grève de la faim n'est pas une solution"
Des représentants du personnel ont d’ailleurs été reçus ce mercredi au ministère du Travail. Mais sans que la réunion ne débouche sur des avancées, selon eux. "Le ministère confirme son impuissance à empêcher les licenciements boursiers", à l'origine du plan social a déploré Éric Comparot, délégué central CGT, premier syndicat de Seita.
Le ministre du Travail, François Rebsamen avait même dit mardi "comprendre la détresse" des salariés de l'usine nantaise. Mais il avait toutefois estimé que la grève de la faim observée par plusieurs salariés depuis le 29 septembre "n'était pas une solution".
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