CONSOMMATION - La part des paquets de cigarettes vendus au marché noir ou de l'autre côté de la frontière française a sensiblement augmenté en un an, selon une étude. Par conséquent, les fermetures de bureaux de tabac se multiplient.
A sept euros le paquet, la contrebande gagne du terrain. Plus d'une cigarette sur quatre fumée dans le pays l'an dernier n'était pas issue de marché français. Qu'il s'agisse d'achats à l'étranger ou de cigarettes de contrebande, la part des marchés parallèles est passée de 22,6% des ventes en 2012 à 25,2% en 2013, selon une étude du cabinet d'audit américain KPMG.
L'étude révèle que 6,13 milliards de cigarettes ont été vendues dans les zones transfrontalières en 2013, contre 4,5 milliards en 2012, soit une augmentation de 36%. "Les particuliers vont de plus en plus régulièrement à l'étranger, de l'autre côté des frontières, pour s'approvisionner en cigarettes moins chères, pour leur consommation personnelle mais aussi pour la revente au marché noir", regrette Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes.
Fermeture des bureaux de tabac
Ce boom des marchés parallèles inquiète la profession, qui réclame un plan de lutte pour le réduire. Pour l'Etat, la contrebande représenterait une perte de 3 milliards de recettes fiscales, selon Pascal Montredon. Quant aux commerçants, l'an dernier "722 bureaux de tabac ont dû mettre la clé sous la porte faute de ventes suffisantes, ce qui équivaut à 2000 emplois", déplore-t-il.
En 2013, le marché légal des cigarettes en France avait déjà baissé de 1,5% en valeur et de 7,6% en volume. La chute s'est confirmée et même intensifiée cette année, avec une baisse de 3,5% en valeur - 8,9% en volume - au premier trimestre 2014 par rapport aux trois premiers mois de 2013. En janvier dernier, les prix avaient subi une énième hausse de 20 centimes après une augmentation de 40 centimes en octobre 2012, puis de 20 centimes en juillet 2013.