Une marche à Bouguenais pour que l’assassin de Marion soit jugé

Publié le 26 septembre 2014 à 11h20
Une marche à Bouguenais pour que l’assassin de Marion soit jugé

JUSTICE – Une marche est organisée samedi, à Bouguenais, par les parents de l’adolescente de 14 ans qui avait été violée et tuée de plusieurs dizaines de coups de couteau, en mars 2012, dans des toilettes publiques à Bouguenais. Ils veulent que son meurtrier, un déséquilibré, soit jugé aux assises.

A l’époque, en mars 2012, la sauvagerie du meurtre avait été occultée dans les médias par la traque de Mohamed Merah à Toulouse. Deux ans et demi après l’assassinat de Marion Rousset à Bouguenais, violée et assassinée de plusieurs dizaines de coups de couteau dans des toilettes publiques, les parents de l’adolescente de 14 ans vont organiser ce samedi une marche pour réclamer que son agresseur soit jugé devant une cour d’assises.

Une première expertise avait en effet conclu à une "schizophrénie paranoïde" de Yannick Luende Bothelo, conduisant de facto à son irresponsabilité pénale. Mais une seconde s'était montrée plus nuancée, incitant le parquet de Nantes à demander récemment le renvoi de cet héroïnomane de 27 ans d'origine angolaise devant la cour d'assises. La décision des deux juges d’instruction en charge de l’enquête est imminente : la détention "provisoire" du suspect, incarcéré aussitôt après les faits, dure depuis trente mois.

Bracelet électronique sectionné

"Le premier expert n'avait manifestement pas bien regardé l'ensemble des pièces du dossier : Luende Bothelo allait manifestement suffisamment bien, fin 2011, pour que des magistrats et des travailleurs sociaux acceptent de le placer sous bracelet électronique, observe Me Louis-Georges Barret, l'avocat de la famille de Marion. Si ce n'était pas le cas, alors il faudrait s'interroger sur une faute grave commise par les services de la justice." "Mais, s'il n'allait pas si mal que cela, cela signifie qu'il était l'objet, au moment des faits, d'une simple altération de son discernement, donc compatible avec un procès devant une cour d'assises", poursuit-il.

Le jour des faits, Yannick Luende Bothelo avait sectionné depuis une semaine son bracelet électronique alors qu'il avait déjà été condamné à neuf reprises pour des délits mineurs . Il avait par la suite grièvement blessé un homme de 67 ans à la gorge dans le parc du Loiry, à Vertou, avant de tenter d’étrangler un octogénaire.

Le suspect refuse d'être extrait de sa cellule

"Des éléments paraissent démontrer qu'il avait conscience que ce qu'il faisait était mal et interdit par la loi", poursuit Louis-Georges Barret. Les refus de Yannick Luende Bothelo d'être extrait de sa cellule depuis le meurtre de Marion témoignent aussi, selon l'avocat, du fait qu'il prend "la mesure de la gravité" de ses agissements.

"On a vécu deux années extrêmement rudes, avec des expertises très longues, conclut l'avocat. Mais ce procès n'est pas, pour mes clients, une vengeance privée : la cour d'assises a simplement cette vertu de leur donner la possibilité de dire ce qu'elles ressentent, dans l'enceinte la plus solennelle qu'il soit."


La rédaction de TF1info

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