Valls réhabilite les fonctionnaires à Dijon

Publié le 13 novembre 2015 à 21h22

Le Premier ministre a tenu a rassurer les fonctionnaires après les déclarations controversées à gauche du ministre de l'Economie Emmanuel Macron

C'est un recadrage qui ne dit pas son nom. Après une nouvelle "macronade", qualificatif que donnent les détracteurs du ministre de l'Economie Emmanuel Macron à ses déclarations, Manuel Valls a tenté de rassurer la "vraie gauche " : "Je veux vous dire combien j'aime l'Etat et combien j'aime les fonctionnaires", a t-il affirmé ce vendredi 13 novembre devant un parterre de cadres de la fonction publique réunis à Dijon.

Car Emmanuel Macron a récemment, et a plusieurs reprises, remis en cause le statut des fonctionnaires. Ce mardi, le ministre de l'Economie avait déclaré qu'à "titre personnel", il était "tout à fait favorable à accroître la part de mérite dans la rémunération des fonctionnaires". Une récidive visant la fonction publique.  Mi-septembre, le jeune ministre s'était attiré les foudres de l'exécutif en estimant que le statut des fonctionnaires n'était plus "adéquat", ni "justifiable" .

"J'aime l'entreprise"

Face à pareil affront à gauche, le Premier ministre a renoué avec son antienne "J'aime l'entreprise", déclamée lors de ses visites à l'étranger : "Dans un autre lieu j'ai dit combien j'aimais l'entreprise". Puis d'ajouter : "Je souhaite que chacun de nos compatriotes se rende compte de la force que représente non pas la fonction publique, non pas l'État, mais chaque fonctionnaire", a-t-il déclaré, tel un tacle à Emmanuel Macron.

Le Premier ministre est ensuite revenu sur le projet d'accord sur la rémunération des fonctionnaires, dont les syndicats majoritaires ont refusé la signature : "La modernisation du statut entraînée par cet accord est nécessaire" pour diminuer les "inégalités entre les différents corps de fonctionnaires, permettre des carrières plus longues et améliorer les rémunérations". "Nous avons besoin d'une fonction publique moderne et réactive. Nous avons besoin, aussi, de fonctionnaires dont l'engagement et les compétences sont mieux reconnus. Ce n'est pas inconciliable avec le statut, bien au contraire !", a insisté Manuel Valls, avant de confirmer une revalorisation des rémunérations de la fonction publique au 1er janvier 2017.

54 % des Français verraient Macron Premier ministre

Manuel Valls pourrait toutefois faire face à de nouvelles difficultés avec l'électron libre Macron. Ce vendredi 13 novembre, le ministre de l'Economie a déclaré tout de go dans le Parisien Magazine : "J'assume d'être libéral, je rappelle qu'historiquement, le libéralisme était une valeur de gauche, de défense de l'égalité des droits". De quoi faire qui devrait faire tiquer, à nouveau, Manuel Valls. D'autant que selon un sondage Odoxa pour Paris Match et l'émission CQFD iTélé, 54 % des Français pensent qu'Emmanuel Macron ferait un bon Premier ministre, alors que la popularité de Manuel Valls n'atteint que 36 % dans un dernier sondage Odoxa/France Inter/L'Express.

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La rédaction de TF1info

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