Accident mortel avec un Uber autonome : le logiciel n'avait pas reconnu la piétonne

par Cédric INGRAND
Publié le 6 novembre 2019 à 15h14, mis à jour le 7 novembre 2019 à 9h21

Source : Sujet JT LCI

FATAL ERROR - Les causes de l'accident d'un prototype de voiture autonome d'Uber survenu en mars 2018 dans l'Arizona se font plus claires : le logiciel serait fautif. Il n'aurait pas reconnu la victime comme une piétonne alors qu'elle traversait loin d'un passage protégé.

Plus de dix-huit mois après les faits, on commence à voir plus clair dans les causes de l'accident qui a coûté la vie à Elaine Herzberg, 49 ans, percutée par une voiture autonome d'Uber alors qu'elle traversait à pied et de nuit une avenue de Tempe, dans l'Arizona. Le NTSB, le gendarme américain de la sécurité des transports, publiera son rapport dans quelques jours. Mais pointe déjà la responsabilité du logiciel qu'Uber utilisait dans son véhicule de test.

Selon ce premier rapport, le système n'aurait simplement pas reconnu la victime comme une piétonne, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, elle marchait à côté de son vélo, que le système n'a pas correctement identifié. Mais il y a plus frappant : selon le NTSB, le logiciel ne recherchait activement la présence de piétons que s'ils étaient aux abords d'un passage protégé. Or Elaine Herzberg traversait très loin d'un tel passage.

Surtout, le logiciel avait prévu un délai d'une seconde pendant lequel il pouvait calculer un changement de trajectoire pour éviter un objet ou un obstacle ou que le conducteur reprenne le contrôle du véhicule. Or, au moment de l'accident, la personne qui supervisait le test ne regardait malheureusement pas la route.

Uber assure aujourd'hui que les versions plus récentes de sa technologie auraient correctement identifié la victime et donc permis à sa voiture de freiner plus de quatre secondes avant d'arriver à sa hauteur. Sur les 18 derniers mois, selon le NTSB, les véhicules autonomes d'Uber auraient été impliqués dans 37 accidents, mais responsables de seulement deux d'entre eux.

Des technologies déjà disponibles dans le commerce

Le NTSB doit tenir le 19 novembre prochain une conférence pour exposer ses conclusions complètes sur l'accident. Si la thèse du bug evoquée aujourd'hui se confirmait, elle serait d'autant plus surprenante que la détection de piétons et le freinage automatique d'urgence sont déjà des fonctions courantes dans des véhicules du commerce. On trouve la fonction chez tous les constructeurs japonais, mais aussi chez Volkswagen, Renault, Peugeot et bien d'autres. Et ces voitures-là détectent un piéton pour freiner à temps, même s'il sort des clous.


Cédric INGRAND

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