TECHNOLOGIE - Un automobiliste canadien a été arrêté en juillet dernier au volant d'un véhicule de la marque Tesla alors qu'il était endormi avec le mode "pilotage semi-automatique" activé. Depuis quelques mois, le nombre d'arrestations ne cesse d'augmenter.
Une voiture avançant seule sur l’autoroute, avec un conducteur endormi derrière le volant : la fonction "Autopilot" des véhicules de la marque d'Elon Musk est un nouvelle fois mise en cause. Un automobiliste canadien roulant à bord d’un véhicule Tesla Model S a été arrêté le 9 juillet dernier près de la ville de Ponoka, dans la province de l’Alberta au Canada. "La voiture semblait être autonome, roulait à plus de 140 kilomètres par heure, avec les deux sièges avant complètement inclinés et les deux occupants semblaient dormir", a déclaré ce jeudi la Gendarmerie royale canadienne (GRC), dans un communiqué relayé par le site Global News.
Le conducteur, âgé de 20 ans et originaire de Colombie-Britannique, doit comparaître en décembre prochain devant le tribunal pour excès de vitesse et conduite dangereuse, précise le communiqué. Tesla rappelle pourtant régulièrement aux conducteurs que sa fonction "Autopilot" ne rend pas le véhicule véritablement autonome, en tout cas pour le moment. "Autopilot permet à votre véhicule de maintenir une trajectoire, d’accélérer et de freiner automatiquement dans sa voie", explique le constructeur américain sur son site internet. "Les fonctionnalités actuelles de l’Autopilot exigent une surveillance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome", souligne la marque de véhicule électrique.
Sans les mains, l'Autopilot est censé se désactiver
Depuis le décès d’un premier conducteur en mai 2016, le système de conduite semi-autonome de Tesla est sous le feu des critiques. A l'époque, les autorités de plusieurs pays, dont l'Allemagne, avaient demandé au constructeur californien de ne plus mettre en avant cette fonctionnalité, jugeant trompeuse l’appellation de "pilotage automatique". Le constructeur américain avait alors consenti à intégrer dans son système une fonction pour inciter le conducteur à reprendre en main le volant. Et le terme "pilotage semi-automatique" avait été préféré pour la mise en avant de la fonctionnalité.
Depuis, en cas d’alertes répétées demandant la détection des mains qui ne seraient pas respectées, l’Autopilot est censé se désactiver provisoirement. Des messages apparaissent sur l'écran situé derrière le volant, puis des bips retentissent. Le véhicule entame ensuite une décélération progressive. En dernier recours, si le conducteur continue d'ignorer les rappels à l'ordre (en cas de malaise, par exemple), le véhicule ira jusqu'à s'immobiliser dans sa voie et avec les warnings activés.
Des accidents mortels aux Etats-Unis
Mais depuis quelques mois, le nombre d'arrestations liées au mauvais usage de la fonction "Autopilot" ne cesse d'augmenter. En janvier dernier, un conducteur de la province de l'Ontario (Canada) a ainsi été accusé de conduite imprudente après que des agents l'ont vu se servir de fil dentaire, avec les deux mains hors du volant, alors que son véhicule roulait sur l'autoroute à 135 kilomètres par heure. Deux mois plus tôt, rappelle le site Global News, un véhicule Tesla avait été aperçu conduisant du mauvais côté de la route - sans conducteur.
Plus récemment, aux Pays-Bas, un homme ivre avait été réveillé par les sirènes de la police après s’être endormi au volant de son véhicule, alors qu’il avait enclenché le pilote automatique. Dans certains cas, les conséquences sont bien plus dramatiques. Aux États-Unis, la fonction "Autopilot" serait en effet à l’origine de plusieurs accidents mortels, dont un dans lequel le conducteur utilisait la fonction pour jouer à des jeux vidéo sur son téléphone, comme le rapporte The Guardian. Plusieurs enquêtes sont actuellement en cours.
En France, si l'utilisation du mode "Autopilot" n'est pas interdit par la loi, le Code de la route (article R412-6) stipule que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent". Autrement dit, le conducteur doit avoir les mains sur le volant et reste responsable de la conduite de son véhicule, quelle que soit la situation. Dans le cas contraire, le contrevenant s'expose à une amende de deuxième classe à 35 euros (22 euros minorée, 75 euros majorée), sans retrait de point. Pour l'heure, aucun cas n'a été signalé.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info