Bouygues Telecom, Free, SFR : les négociations en 5 questions

Publié le 10 mars 2014 à 17h03
Bouygues Telecom, Free, SFR :  les négociations en 5 questions

CONSO – Vous êtes perdu dans les tractations en cours entre les trois opérateurs ? Pas de panique, metronews vous explique tout en détail.

Pas forcément facile de s'y retrouver dans les actuelles grandes manœuvres des opérateurs mobiles . Qui vend quoi à qui ? Dans quel but ? Retour sur un épisode qui risque de bouleverser le paysage de la téléphonie en France.

Pourquoi Vivendi vend SFR ?
Depuis plusieurs mois, Vivendi ne faisait plus un secret de sa volonté de se séparer de SFR. L'arrivée de Free Mobile sur le marché a été compliquée pour l'opérateur qui a perdu 500 000 clients et mis en place l'année dernière un plan de départs volontaires de 850 personnes. En juillet prochain, Jean-René Fourtou cédera la présidence de Vivendi à Vincent Bolloré qui veut recentrer le groupe sur les médias et à besoin d'argent pour le faire.

Qui veut racheter SFR ?
Une entrée en bourse avait été prévue dans un premier temps, avant que deux concurrents ne fassent savoir qu'ils étaient intéressés par la reprise de SFR. Le premier a été Numericable. Le cablo-opérateur a proposé 10,9 milliards d'euros à Vivendi en lui laissant 32 % du capital. Mais Bouygues a fini par avoir vent de l'histoire et a lui aussi fait une offre : 10,5 milliards d'euros, mais en laissant 46 % du capital à Vivendi.

Pourquoi Bouygues veut vendre son réseau ?
Bouygues Telecom part avec un désavantage : une fusion pure et simple avec SFR risquerait d'être retoquée par l'Autorité de la concurrence. L'opérateur serait en effet en possession de deux réseaux. Pour éviter cela, Bouygues n'a d'autre choix que de se séparer de l'un de ses réseaux.

Pourquoi Free veut-il acheter un réseau ?
Arrivé il y a deux ans sur le marché, Free Mobile déploie son réseau petit à petit. Comme pour ses concurrents lors de leurs lancements respectifs, cela prend du temps. En attendant, Free a donc choisi de s'allier avec Orange pour pouvoir utiliser son réseau. Il lui verse une somme colossale, entre 600 et 700 millions d'euros par an. En rachetant le réseau Bouygues Telecom, il se retrouverait à la tête d'un réseau performant (70 % de la population française couverte en 4G) pour un prix très raisonnable de 1,8 milliard d'euros. De quoi réaliser de substantielles économies.

Quelles seraient les conséquences ?
Si Numericable l'emporte, le paysage restera relativement inchangé avec quatre opérateurs. En revanche, si Bouygues Telecom parvient à ses fins, la France repasserait de quatre à trois opérateurs mobiles. De quoi faire craindre à certains une nouvelle entente de prix, pratique pour laquelle Orange, SFR et Bouygues s'étaient fait condamner en 2005. Les abonnés de SFR et Bouygues Telecom verraient quant à eux seulement le nom de l'opérateur changer sur leur facture . En espérant que le réseau de SFR soit suffisamment dimensionné pour accueillir les 11 millions d'abonnés de Bouygues, portant ainsi leur nombre total à 32 millions. Soit 5 millions de plus qu'Orange.


La rédaction de TF1info

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