VRAI-FAUX - Sur l'écran, le visage s'anime, parle, sourit. La qualité n'est pas parfaite, mais rien ou presque ne laisse imaginer que ce visage qui bouge et s'exprime provient d'une simple photo.
C'est une marche de plus que la technologie vient de gravir vers un monde où les images virtuelles rejoindraient en réalisme les images bien réelles. À peine avons-nous eu le temps de nous inquiéter de l'arrivée des "deep fakes", ces vidéos recréées par la machine à partir d'images bien réelles mais qui font dire tout autre chose à leur sujet, que les chercheurs jouent déjà le match d'après.
L'innovation vient cette fois du centre de recherche en intelligence artificielle de Samsung. Ici, les chercheurs ont réussi à animer un visage en reproduisant les mimiques d'une personne face à la caméra. Mais la source n'est plus une vidéo existante, mais une simple photo.
Deux algorithmes adversaires
Le système repose sur un GAN, pour Generative Adversarial Network, un algorithme qui génère de fausses images, et un autre, son "adversaire", qui tente de deviner si l'image est réelle, crédible. Si le second valide, le premier algorithme continue son travail de création, image par image.
Ce qui frappe ici, c'est que le logiciel n'utilise plus la vidéo originale pour recréer un modèle en relief du sujet. Il le réalise à partir d'un simple cliché. Comme le montre la vidéo ci-dessus, plus on lui donne de clichés originaux, plus le résultat sera crédible.
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De quoi animer le visage d'un personnage disparu à partir de son portrait, de quoi même animer le visage de La Joconde, comme les chercheurs l'ont fait. La dernière incarnation -si l'on peut dire- des GAN, c'étaient ces visages créés de toutes pièces, ces personnes qui n'existent pas. Des visages que l'on pourrait donc désormais animer, à qui l'on pourrait donner la parole.
Une sorte de crime parfait dans la falsification, car ces sujets-là ne viendront jamais révéler l'imposture. Plus que jamais, il va falloir garder un œil critique face aux images.