Data centers : comment Marseille est devenue l'un des centres névralgiques d'Internet

par A. Lo. Reportage TF1 Linda Huré, Philippe Fontalba
Publié le 27 février 2023 à 22h02

Source : JT 20h Semaine

Marseille est devenue en quelques années le septième hub mondial d'échanges de données.
Les projets de data center se multiplient effectivement dans la ville.
Une situation liée à la situation du port, où passe un câble sous-marin internet.

Sur le port de Marseille, il n'y a pas que des bateaux ou des activités logistiques. On y échange aussi des data, stockés dans des bâtiments très sécurisés. Car aujourd'hui, ces données valent de l'or et les projets de data center se multiplient. En quelques années, la ville est devenue le septième hub mondial d'échanges de données.

La proximité des câbles sous-marins

Un succès lié à sa situation, son port et surtout des câbles sous-marins de fibres optiques qui arrivent à Marseille et relient par extension l'Europe au reste du monde. Depuis huit ans, 400 millions d'euros ont été investis sur le grand port maritime de Marseille. Une ancienne base de sous-marin par exemple, à l'abandon jusque-là, vient même d'être totalement transformée.

Mais la multiplication de projets de data center n'est pas sans susciter certaines réticences. 11 dossiers d'installation de data center ont été déposés. Le problème pour la municipalité, c'est que ces structures demandent des milliers de mètres carrés, sans forcément créer d'emplois directs. Surtout, les data center sont particulièrement gourmands en énergie. "La consommation totale du territoire de Marseille, c'est 600 mégawatts aujourd'hui. Là, un seul, s'il monte effectivement à 200 mégawatts, à lui seul, c'est un tiers de la consommation électrique de la ville", souligne Laurent Lhardit, adjoint PS à la mairie de la ville.

Les projets veulent être le plus près possible des câbles sous-marins. Ces entreprises en forte croissance se positionnent aussi sur la réhabilitation d'espace. C'est le cas par exemple d'un silo à sucre, sur le port autonome. Pour Sébastien Barles, adjoint écologiste à la mairie, il faut réguler l'installation des data center. Ce site pourrait selon lui accueillir une autre activité, comme une plateforme logistique décarbonée. "On est sur un système vertueux de transformation de la ville. C'est bien plus utile que d'avoir ici, des données qui sont stockées, et qui ne produisent rien en terme d'utilité, si ce n'est consommer de l'énergie et consommer de l'espace utile", indique l'élu EELV.

Un discours différent est à une vingtaine de kilomètres de Marseille, sur le campus de thecamp, à Aix-en-Provence. Créé en 2017,  il est notamment dédié à la formation des entreprises au digital. Pour son dirigeant, les data centers peuvent attirer des start-ups et générer des emplois dans le numérique. "On est à 100 millisecondes de New York, à 5 millisecondes de Paris, ça nous permet vraiment d'échanger des données. Les données, c'est l'or noir du futur, et ça nous permet d'exploiter ces infrastructures et de créer de l'emploi", met en avant le président du campus, Kevin Polizzi. 

Former 20.000 jeunes dans l'informatique d'ici à 2029, c'est aussi l'objectif d'un projet intitulé "le grand Marseille numérique", associant plusieurs plateformes de formation à l'heure où la création de données augmente aujourd'hui de 140% par an. 


A. Lo. Reportage TF1 Linda Huré, Philippe Fontalba

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