Plusieurs soudeurs faussement qualifiés ont été repérés sur le chantier du réacteur.Les 13 hommes disposaient de certificats falsifiés attestant de leurs qualifications.Iter a écarté le prestataire qui les employait, et va revoir l'ensemble des soudures qu'ils ont effectuées.
L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été alertée sur la présence de plusieurs soudeurs faussement qualifiés sur le chantier du réacteur thermonucléaire expérimental international ("Iter" en est l'acronyme anglais), à Cadarache (Bouches-du-Rhône). Selon une lettre datée du 4 mai et publiée sur son site internet, l'ASN a été informée dès "courant mars de la détection de falsification de qualifications de soudeurs" au sein de ce site de recherche.
C'est la direction d'Iter elle-même qui a porté à la connaissance de l'ASN "la découverte de falsifications dans les certificats de qualification concernant des soudeurs intervenant sur le chantier de construction", a indiqué le gendarme du nucléaire à l'AFP, confirmant des informations du Canard enchaîné à paraître ce mercredi.
Toutes les certifications de soudage réévaluées
Selon les premiers éléments de l'enquête interne d'Iter Organization, "13 soudeurs disposaient de certificats falsifiés attestant de certaines qualifications spécifiques requises pour ces chantiers". Néanmoins, en l'état de l'analyse, "il n'a pas été identifié d'impact direct tel qu'un défaut de compétence des intervenants ou une activité réalisée non conforme".
De son côté, "Iter a pris des mesures immédiates non seulement pour écarter ce prestataire en particulier, mais également pour disqualifier toutes les soudures effectuées par ces personnes et pour procéder à une évaluation complète de toutes les certifications de soudage, à l'échelle du site", a expliqué Laban Coblentz, responsable de la communication du site.
Un précédent à la Hague en 2021
Seul précédent connu : la découverte en 2021 à l'usine de retraitement Orano de la Hague (Manche), de "trois soudeurs non qualifiés", a rappelé l'ASN. Mais ils avaient été "qualifiés ensuite par Orano à l'école de soudage de Cherbourg et ont réussi leurs épreuves, donc ils avaient les compétences, mais pas les documents en attestant", a précisé l'autorité de sûreté.
Selon l'ASN, "le risque d'irrégularité peut être aggravé par le contexte actuel de très fortes tensions sur les métiers du soudage, qui amènent les entreprises prestataires et leurs salariés à faire face à une très forte demande, et les donneurs d'ordre à aller chercher des professionnels au-delà de leurs partenaires habituels".
Projet international titanesque, qui vise à révolutionner la production d'énergie, avec moins de déchets radioactifs et sans risque d'accident nucléaire, le réacteur de fusion nucléaire Iter fait face à des aléas de construction qui pourraient occasionner un retard de plusieurs années. Le chantier de construction avait débuté en 2007. Sa phase d'exploitation était prévue en 2025, mais ne devrait pas avoir lieu avant, au mieux, 2030.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Culture, médias et divertissementDécès de Jean-Pierre Elkabbach à 86 ans
- Sujets de sociétéTaxes, carburants, inflation... Les Français face à la vie (très) chère
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès