FACEBOOK - Le réseau social de Mark Zuckerberg a déployé, en février dernier, une nouvelle fonction qui propose à ses utilisateurs, en plus du fameux « j’aime », de nouvelles réactions sous forme d’emoji. Mais cette nouvelle option n’est pas du goût de la police belge. Explications.

Depuis bientôt trois mois, Facebook permet à ses utilisateurs d’exprimer une plus grande gamme d’émotions lorsqu’ils commentent un message sur le réseau social. Pressé depuis des années d'ajouter un bouton "Je n'aime pas", Facebook avait annoncé mi-septembre être en train de travailler sur la question. A défaut, c’est finalement une extension du bouton "J’aime", qui est désormais doté de six nouvelles émotions : "J'aime", "J'adore", "Haha", "Wouah", "Triste", "Grrr".

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Mais ces nouveaux boutons ont fait des mécontents. Et apparemment la police belge en fait partie ! Dans une tribune, postée le 11 mai dernier sur le site officiel de la Police fédérale de Belgique , accompagnée d'une vidéo intitulée "Surfons tranquille : Facebook, nouvelle intrusion dans votre vie privée", les forces de l’ordre belges n’y vont pas avec le dos de la cuillère : "Facebook est aussi un champion du marketing. Il dispose désormais d’un moyen qui lui permet de mesurer nos réactions face aux publications de nos amis ou des pages que nous suivons."
 


Une histoire de cookies mal digérée

Et d’expliquer : "En plus de vous permettre d’exprimer vos sentiments, ces petites icônes vont aussi l’aider à vérifier l’efficacité des publicités qui sont présentes sur votre profil." Ce n’est pas la première fois que la Belgique montre les dents au sujet du réseau social de Mark Zuckerberg. En décembre, Facebook avait décidé que les contenus publics n’allaient plus être publics en Belgique. Depuis ce jour, seuls les utilisateurs qui ont un compte Facebook ont la possibilité de voir les contenus publics, alors qu’ils sont habituellement accessibles à tout le monde.

En Belgique, Facebook est accusé de tracer les activités en ligne des internautes qui ne sont pas des utilisateurs du réseau social, avec un cookie appelé "Datr". En novembre dernier, la CNIL belge était parvenue faire contraindre Facebook à cesser ces pratiques, par un tribunal de Bruxelles. Dans un communiqué, ce dernier expliquait : "Facebook place des cookies qui retiennent qu’un internaute a visité une page Facebook, par exemple celle d’un ami, mais aussi qu’il a visité la page d’une chaîne de magasins, d’un parti politique, d’un groupe d’entraide ou d’une autre association."

"Si vous êtes de bonne humeur, il pourra en déduire que vous êtes plus réceptifs"

D’après le réseau social de Mark Zuckerberg, ces cookies sont avant tout là pour des raisons de sécurité : pour éloigner les robots, protéger les contenus des utilisateurs, éviter la création de faux comptes et sert aussi de défense contre les attaques par déni de service. Suite à cela, un porte-parole de Facebook avait déclaré que l’entreprise fera "en sorte de limiter les perturbations d’accès à Facebook en Belgique". Ce qui n’a visiblement pas suffit à convaincre les autorités belges qui encouragent donc les internautes à "ne pas cliquer trop vite" pour "préserver leur vie privée".

Et d'avertir en guise de conclusion : "Grâce à vos clics, il sera possible de déterminer ceux des contenus qui vous mettent de bonne humeur. Cela va donc aider Facebook à trouver l'emplacement idéal, sur votre profil, lui permettant d'afficher un contenu qui pourra éveiller votre curiosité mais également de choisir le moment pour vous le présenter. S'il apparaît que vous êtes dans une phase de bonne humeur, il pourra donc en déduire que vous êtes plus réceptif et pourra vendre des espaces en expliquant aux annonceurs qu'ils auront ainsi plus de chance de vous voir réagir."


Matthieu DELACHARLERY

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