DRAME - En mai 2016 sur une autoroute de Floride, un conducteur était décédé au volant de sa Tesla Model S alors qu’il avait enclenché l’Autopilot. Son véhicule avait percuté un camion à près de 120 km/h. Plus d’un an plus tard, l’enquête démontre que la victime, malgré les alertes, n’a pas eu le comportement adéquat pour éviter le drame.
L’homme était décédé sur le coup. En mai 2016, Joshua Brown circulait à bord de sa Tesla Model S sur une autoroute de Floride en ayant enclenché l’Autopilot. Cet ancien Navy SEAL avait percuté un camion à près de 120 km/h. La firme d’Elon Musk avait été montrée du doigt après ce tout premier accident mortel, le manque de fiabilité de son système de conduite semi-autonome étant alors mis en cause.
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Mais plus d’un an après les faits, la NTSB, le conseil national de la sécurité des transports aux Etats-Unis, a rendu les conclusions de son enquête dans un document de 500 pages. L’organisme gouvernemental pointe l’attitude du conducteur dans son compte-rendu. Selon l’agence, il n’aurait pas tenu compte de sept alertes de sécurité lui demandant de remettre les mains sur le volant. Celles-ci en sont restées éloignées de longues périodes (il ne l’a fait que 25 secondes sur 37 minutes). L’Autopilot, activé durant la majeure partie du trajet, a ainsi alerté à maintes reprises le conducteur à l’aide d’un message visuel (détection des mains impossible) et d’avertissements sonores. Mais rien ne permet de savoir si l'homme a délibérément ignoré les messages ou s’il était dans l’incapacité de s’exécuter.
Tesla n’a pas souhaité commenter le rapport. Au lendemain de l’incident, le constructeur avait rappelé que le pilotage automatique ne permettait pas au conducteur de se décharger de sa responsabilité. En somme, il doit toujours être en mesure de reprendre les commandes manuellement et donc rester vigilant.
En janvier dernier, l’Administration nationale de la sécurité routière (NHTSA) avait indiqué n’avoir aucune preuve de défaut matériel expliquant la mort de Joshua Brown. Selon les enregistrements de données du véhicule, il n’a jamais freiné et son dernier geste a été de régler le régulateur de vitesse à 120 km/h deux minutes avant l’accident (bien au-dessus des 105 km/h autorisés dans la zone). Aucune de ses actions ne laisse supposer qu’il ait été en mesure de prendre une décision pour éviter la collision.
L’affaire a néanmoins incité Tesla à apporter des améliorations à son mode Autopilot afin que pareille situation ne puisse plus se reproduire. En cas d’alertes répétées demandant la détection des mains qui ne seraient pas respectées, l’Autopilot se désactivera provisoirement.