ÉTUDE - L'humain a une confiance aveugle envers le robot, même s'il le conduit à sa perte

Publié le 8 mars 2016 à 20h09
ÉTUDE - L'humain a une confiance aveugle envers le robot, même s'il le conduit à sa perte

ROBOT - L'"expérience de Milgram" reste encore aujourd'hui l'une des plus célèbres expérimentations scientifiques de l'histoire de la psychologie. Que se passerait-il si, à la place d'un scientifique, les humains n'avaient d'autre choix que de faire confiance à un robot ? Seraient-ils aussi crédules ? Pour le savoir, des chercheurs américains ont mené l'expérience.

Vous en avez sans doute déjà entendu parler. Au début des années 1960, Stanley Milgram, chercheur à Yale, demande à des individus sélectionnés par petite annonce d'infliger des chocs électriques d'intensité croissante à d'autres individus lorsqu'ils échouent à retenir des mots. En réalité, ces derniers sont des acteurs, et ils ne reçoivent en fait aucune charge électrique.

L'expérience se déroulait sous la supervision d'un scientifique dont le but était justement de faire croire aux cobayes qu'ils participaient à une étude sur l'influence de la punition sur l'apprentissage. Résultat, 65% d'entre eux allèrent jusqu'à la tension maximale, et potentiellement mortelle, de 450 volts. Flippant.

La première étude sur la confiance entre humains et robot

Des chercheurs du Georgia Institute of Technology , à Atlanta aux Etats-Unis, ont voulu aller encore plus loin en démontrant que la plupart des êtres humains accordent une confiance aveugle aux machines, en dépit de tout bon sens. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont demandé dans un premier temps à 42 volontaires d'entrer dans une pièce, en empruntant ce qui semble être une issue de secours.

Une fois la porte refermée, les chercheurs ont fait en sorte de simuler un incendie. Un robot "pompier-secouriste" s'est alors présenté à eux, en leur proposant de les guider afin de les mettre hors de danger. Sans rechigner, les cobayes ont fini par se laisser embarquer dans une évasion rocambolesque plutôt que de prendre la sortie de secours munie de l'inscription "Exit".

Les humains agissent comme des moutons

Malgré la fumée envahissante et les nombreux détours que leur fait prendre la machine, la grande majorité des volontaires ont continué de suivre le robot. "Les gens ont l’air de penser que ces systèmes robotiques en savent plus sur le monde qu’eux-mêmes, et qu’ils ne commettent jamais d’erreur ou de faute", explique Alan Wagner, le chercheur qui a dirigé ces travaux.

Au cours de ces recherches, les participants à ce test ont suivi les indications du robot même dans des situations où ça aurait pu les mettre en danger si cela avait été une situation réelle, souligne l'étude. Il s'agit maintenant de savoir comme entraver la confiance aveugle des humains envers les robots.

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Matthieu DELACHARLERY

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