PRESSION - Le réseau social de partage de photos a commencé à masquer les "J'aime" et compteurs de vues des vidéos dans six pays-tests. Instagram espère ainsi diminuer le stress chez ses utilisateurs.
Dans la série Black Mirror, la vie d’une jeune adulte était rythmée par les notes et "J’aime" que lui attribuaient les personnes qu’elle croisait, au point de virer à la dépression. De quoi sans doute inquiéter les responsables d’Instagram. A compter de cette semaine, ils ont en tout cas décidé de tester la disparition des compteurs "J’aime" (like) des publications dans six pays (Australie, Italie, Irlande, Japon, Brésil, Nouvelle-Zélande).
L’annonce avait eu lieu il y a plusieurs semaines par Adam Mosseri, le patron du réseau social, qui voulait ôter un peu de pression aux utilisateurs, de plus en plus soumis à la dictature "du like" qui marque l’approbation d’une vidéo, d’une photo, d’une attitude… d’une représentation en somme ! "Nous voulons que les gens s’inquiètent un peu moins du nombre de "likes" qu’ils obtiennent sur Instagram et passent un peu plus de temps à interagir avec les personnes qui comptent", a-t-il expliqué.
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Le suicide d'une jeune Britannique qui fait réfléchir
La plateforme (qui appartient à Facebook) espère ainsi épurer la lecture en n'affichant plus les appréciations des vidéos pour les posts consultés. En revanche, chaque instagrameur pourra prendre connaissance des chiffres de ses propres publications. "Nous ne voulons pas qu'Instagram donne l'impression d'être dans une compétition", a ajouté un porte-parole de l’entreprise. "Nous voulons que ce soit un lieu où les gens se sentent à l'aise pour s'exprimer." Des tests avaient déjà été réalisés en début d’année au Canada.
We’re currently running a test that hides the total number of likes and video views for some people in the following countries: ✅ Australia ✅ Brazil ✅ Canada ✅ Ireland ✅ Italy ✅ Japan ✅ New Zealand pic.twitter.com/2OdzpIUBka — Instagram (@instagram) 17 juillet 2019
Cette décision fait aussi suite au suicide en 2017 de Molly Russell, 14 ans. Son père avait affirmé, en début d’année, que la jeune Britannique avait mis fin à ses jours en partie à cause du réseau social sur lequel elle avait consulté des contenus troublants sur la dépression, l’automutilation ou encore le suicide. Une étude américaine réalisée par le Pew Research Center a récemment montré que 40% des adolescents utilisant Instagram se sentaient obligés de partager des contenus ayant été beaucoup commentés ou "likés".