Klassroom, l'appli parents-profs pour en finir (enfin) avec le carnet de correspondance

par Cédric INGRAND
Publié le 7 septembre 2018 à 18h54, mis à jour le 8 septembre 2018 à 13h57
Klassroom, l'appli parents-profs pour en finir (enfin) avec le carnet de correspondance

ÉCOLE - Le bon vieux cahier de liaison des élèves de maternelle ou de primaire passe enfin au numérique, grâce à une application mobile française, pensée comme un réseau social.

"N'oubliez pas, demain c'est piscine !", "Combien de parents volontaires pour accompagner la classe au zoo vendredi prochain ?", "Attention, Mme Grandjean est malade et ne sera pas remplacée jeudi après-midi". Tous ces messages égrenés au long de l'année scolaire, ceux qui font le lien entre la classe d'un enfant et ses parents, ceux qui peuplent le carnet de correspondance, vivent probablement leurs dernières années sur papier. Si nombre d'enseignants utilisent déjà des moyens ad hoc, comme des groupes privés sur Facebook ou WhatsApp, quelques milliers de classes en France ont adopté une application lancée il y a deux ans à peine, Klassroom, accessible sur le web et sur smartphones.

Dans l'application, tout est centré autour de la classe, on peut en gérer autant que l'on a d'enfants. Une fois invité par l'enseignant, le parent a accès à un toutes les informations publiées pour la classe, par ordre chronologique. Il peut demander aux parents de "signer" une information, pour valider le fait qu'ils l'ont bien vue, peut organiser des sondages, solliciter des réponses. Dès l'écran d'accueil, le parent peut lui signaler un retard, une absence, un souci particulier. Enfin, une messagerie permet à tous de communiquer ensemble, et en direct. La prise en main est immédiate, et à vrai dire on se croirait un peu sur Facebook ou LinkedIn, comme un réseau social, mais en cercle restreint. Des similitudes qui pour Frank-David Cohen, fondateur de Klassroom, ne doivent rien au hasard. "Ce que l'on essaye d'apporter ", explique-t-il à LCI, "c'est un outil qui reprend les standards de ce que les parents connaissent ailleurs, comme les réseaux sociaux, pour utiliser l'application intuitivement, sans avoir besoin de l'apprendre."

Bonne surprise : dans sa version de base, Klassroom est gratuit, tant pour l'enseignant que pour les parents. Seules limitations : vous ne verrez que la dernière publication de l'enseignant, et ne pourrez pas sauvegarder les éventuelles photos et vidéos qu'il publierait, même si tout cela sera toujours disponible dans la version web de Klassroom. La version payante, et illimitée, coûtera elle deux euros par mois aux parents, et moins cher encore - une dizaine d'euros par enfant et par année scolaire - si l'enseignant ou l'école décide de payer un accès complet à toute la classe. Un modèle économique simple, mais qui suppose que Klassroom arrive à convaincre des classes par milliers. Son fondateur, lui, reste confiant : "Les profs adorent, il y a un côté viral, ils le montrent à leurs collègues, leur expliquent tout le temps gagné par rapport à un cahier papier." Si l'appli est l'oeuvre d'une startup, elle est vue d'un bon œil par l'Éducation Nationale, avec qui elle a signé une convention d'expérimentation.

Une traduction automatique pour les parents non-francophones

Vu les bénéfices du passage à une appli, le temps gagné, l'instantanéité des échanges, comment expliquer que le papier subsiste encore ? "La peur", explique Frank-David Cohen, "c'est d'exclure ceux qui n'ont pas accès au numérique, ceux qui n'ont pas de smartphone. Quand on évoque ce genre de choses, on pense aux quartiers populaires, mais on à tort, le smartphone y est aujourd'hui aussi courant qu'ailleurs, et même plus, c'est souvent le premier accès internet des parents." Pour ceux touchés par la barrière de la langue, Klassroom vient de se doter d'une nouvelle fonction, la traduction automatique des messages de l'enseignant dans la langue de son choix, pour que les parents qui ne lisent pas le français ne soient plus coupés de ce qui se passe à l'école. L'exemple même d'une chose que le papier ne savait pas faire.


Cédric INGRAND

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