Jusqu'où ira l'intelligence artificielle ?

Le boom des assistants vocaux : "Le risque, c’est de se retrouver enfermé dans des bulles édifiées par Google, Amazon ou Facebook"

Publié le 20 juin 2018 à 16h15, mis à jour le 21 juin 2018 à 11h50
Le boom des assistants vocaux : "Le risque, c’est de se retrouver enfermé dans des bulles édifiées par Google, Amazon ou Facebook"

Source : Annapurna Pictures

ÉCLAIRAGE - L'assistant vocal est aujourd'hui une des formes d'intelligence artificielle les plus répandues. Et d'ici quelques années, comme dans le film "Her" de Spike Jonze, les machines pourraient converser avec nous. Le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron décrypte pour nous la relation homme-machine de demain.

Le philosophe Michel Serres, historien et professeur à l’université de Stanford aux Etst-Unis, qu’on ne présente plus, évoquait dernièrement dans un ouvrage à succès intitulé Petite Poucette (aux éditions le Pommier) cette génération née avec un téléphone mobile dans les mains qui utilise son pouce pour interagir avec les technologies numériques. 

Pourtant, de nos jours, ce rapport tactile au numérique perd du terrain face à la voix. Les assistants personnels dits "intelligents", comme Alexa (Amazon) et ses consœurs Siri (Apple) ou Cortana (Microsoft), sont de plus en plus utilisés pour des tâches du quotidien. Parler à une machine, un téléphone ou une enceinte est pour certains devenu courant. Ces appareils passent les appels pour nous, nous indiquent l’itinéraire à suivre ou font nos recherches sur internet sans avoir besoin d'utiliser le clavier.

Les assistants vocaux prennent une place privilégiée dans nos interactions avec les machines : les chatbots (agents conversationnels) réinventent la relation client et les intelligences artificielles douées de parole rivalisent d'ingéniosité. Parfois, on a le sentiment de se rapprocher d'un futur comme dans le film "Her", où les humains passent leur temps à errer, bavardant constamment avec leur assistant vocal. Siri, l’interface vocale de l’iPhone, tout comme Alexa, Cortana ou Google Assistant, sont encore loin d’arriver à la cheville de Samantha, l'OS personnelle à laquelle s’attache Joaquin Phoenix, alias Theodore dans le film, mais ils nous rapprochent du moment où nous pourrons converser avec eux, comme avec un être humain.

Entretien avec Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, auteur du livre Le Jour où mon robot m'aimera : vers l'empathie artificielle (éd. Albin Michel, 2015). 

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