Mais qui est Cap Collectif, cette start-up qui anime le Grand débat national ?

par Cédric INGRAND
Publié le 18 janvier 2019 à 17h27, mis à jour le 18 janvier 2019 à 17h37

Source : La matinale

CIVIC TECH - Un débat à grande échelle, conduit dans des réunions publiques, mais aussi en ligne. Des milliers de contributions à compiler, analyser, et restituer, telle sera la mission du site du Grand débat national. Derrière lui, une start-up française, Cap Collectif, spécialiste de "l'intelligence collective".

Si le Grand débat national est en lui-même une nouveauté, c'est grâce au numérique qu'il va s'accomplir. Vu son échelle, vu le nombre de contributions qu'il devrait engranger, on imagine mal comment les choses auraient pu se passer en version papier, comme à l'époque des cahiers de doléances. La bonne nouvelle, c'est que ce Grand débat arrive à un moment où les moyens de le mener existent déjà.

Si c'est le cas, c'est grâce à l'éclosion des civic tech, des start-ups qui on mis la technologie au service des droits fondamentaux, du débat public et de l'organisation politique au sens large. Parmi celles-ci, Cap Collectif. En cinq ans, ce Français est devenu le spécialiste ce ce qu'il décrit comme "l'intelligence collective", avec une plateforme qui permet d'extraire les contributions les plus représentatives d'une consultation en ligne.

Objectif zéro papier

Start-up, mais pas débutante, la société a déjà accompagné des débats en ligne pour plus d'une centaine de clients, des villes comme Paris, Nantes, Clermont et d'autres, des Régions, de grandes institutions publiques, des organisations professionnelles, quelques grandes entreprises aussi. En 2015, Axelle Lemaire, alors secrétaire d'état au Numérique, était par exemple passée par Cap Collectif pour faire remonter des propositions autour de sa Loi pour une République Numérique. Près de 50.000 contributions plus tard, cinq nouveaux articles avaient été rajoutés au texte de loi.

Ni sondage, ni questionnaire à choix multiple, le Grand débat, qui débutera en ligne lundi 21 janvier, sera quant à lui une feuille blanche, juste organisée autour des quatre grandes thématiques décidées par Emmanuel Macron. Pour autant, tout ne se passera pas en ligne. Le site GrandDébat.fr peut en effet aussi rassembler les contributions venues de réunions publiques ou recueillir celles qui auront été collectées par des stands de proximité installés dans des lieux de passage dans les villes.

Le tout sera injecté dans la plateforme, pour en extraire les contributions les plus saillantes ou pour mettre en commun des idées convergentes. Cap Collectif n'a apparemment pas attendu l'appel de l'Elysée pour travailler sur le sujet. Depuis début décembre, sur DémocratieOuverte.org, il suggérait un processus pour sortir par le haut de la crise des Gilets Jaunes, processus qui ressemble à s'y méprendre à celui du Grand débat, au détail près que ce dernier ne prévoit pas de conclure ses travaux par un référendum. 

L'histoire ne dit pas à ce jour combien la start-up sera payée pour organiser et synthétiser en données les résultats de la consultation. Etant donné le volume de contributions attendu, on leur souhaite que ce soit un peu plus que les 1.200 euros par mois du "forfait premium" affiché sur leur site. Les résultats sont attendus pour avril prochain, mais une chose est sûre : l'opération aura beaucoup fait pour mettre en lumière - même à plus petite échelle - la simplification et le potentiel de la démocratie participative.


Cédric INGRAND

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