PEDAGOGIE - Sous le feu des critiques, notamment depuis le scandale Cambridge Analytica, le patron de Facebook Mark Zuckerberg a publié une tribune dans plusieurs médias pour expliquer le modèle économique de son réseau social
"Ces derniers temps, beaucoup de questions ont émergé autour de notre modèle économique, c'est pourquoi je souhaite clarifier la manière dont nous fonctionnons" : Dans une tribune diffusée jeudi 24 janvier par le Wall Street Journal, Le Monde et d'autres médias européens, le patron de Facebook Mark Zuckerberg assure une nouvelle fois que le réseau social ne vend pas les données personnelles de ses usagers.
Expliquant que la publicité, base de ce modèle, permet de financer le service et donc de le proposer gratuitement, le co-fondateur du réseau social justifie la collecte de données personnelles de la façon suivante: "Les gens nous disent que s'ils doivent voir des publicités, celles-ci doivent être pertinentes pour eux". "Pour cela, nous devons comprendre leurs centres d'intérêt", poursuit-il.
Pour autant, "nous ne vendons pas les données des gens, contrairement à ce qui est souvent rapporté", dit-il encore en réponse à l'une des critiques les plus fréquemment adressées à Facebook, surtout depuis le scandale Cambridge Analytica autour de la fuite de données à l'insu des utilisateurs.
Facebook ne fournit en effet pas les données elles-mêmes aux annonceurs publicitaires ou autres tierces parties. Ce qu'il facture, c'est l'accès aux usagers, ciblés grâce aux données personnelles collectées et détenues par le réseau aux 2,3 milliards 'utilisateurs.
Avec ces données, Facebook crée "des catégories - par exemple, 'personne aimant le jardinage et vivant en Espagne' - à partir des pages qu'ils aiment ou encore des contenus sur lesquels ils cliquent", détaille Mark Zuckerberg, reconnaissant que "ce modèle peut sembler opaque".
Polémiques coûteuses
Le patron de 34 ans répond à une autre critique récurrente: "On nous demande si nous laissons des contenus nuisibles ou conflictuels sur nos services, au motif qu'ils généreraient plus de trafic", ce qui peut avoir tendance à amplifier les contenus haineux ou les fausses informations. "La réponse est non", affirme-t-il. Ces contenus inappropriés peuvent parfois rester sur nos services pour une seule raison: les équipes et les systèmes d'intelligence artificielle sur lesquels nous nous appuyons pour les examiner ne sont pas parfaits".
Cette critique est notamment revenue sur le devant de la scène avec l'intense utilisation de Facebook dans le cadre du mouvement des "Gilets jaunes" en France. M. Zuckerberg ajoute que Facebook n'a aucun intérêt à long terme à laisser proliférer ces contenus peu qualitatifs, y compris les publications aguicheuses "attrape-clics", puisque les usagers les goûtent peu et que les annonceurs ne veulent pas voir leurs publicités présentées à proximité.
Les multiples polémiques dont Facebook fait l'objet lui coûtent cher, et pas seulement en terme d'image. Elles l'ont notamment contraint à dépenser des milliards de dollars pour assainir son réseau. Le groupe est aussi rattrapé par les changements d'habitudes des consommateurs et à un effet de saturation qui ralentissent sa croissance. Autant de facteurs qui devraient planer sur ses résultats financiers annuels, publiés la semaine prochain, à quelques jours du 15e anniversaire de Facebook, le 4 février.
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