MassRoots : le "Facebook du cannabis" qui rêve de Wall Street

Publié le 16 avril 2016 à 8h00
MassRoots : le "Facebook du cannabis" qui rêve de Wall Street

CANNABIS – Aux Etats-Unis, les fumeurs de cannabis ont leur propre réseau social. MassRoots regroupe aujourd’hui une communauté de 775.000 utilisateurs qui partagent une seule et même passion : la feuille de marijuana. Fort de son succès, son PDG veut désormais entrer en bourse. Décryptage de cet entreprise technologique qui veut faire entrer le cannabis à Wall Street.

A première vue, la plateforme MassRoots fonctionne comme n’importe quel autre réseau social. A son arrivée sur le site, l’utilisateur est invité à créer un profil, avec une photo et un pseudonyme. Ici pas d’"amis" comme sur Facebook ou de "followers" omme sur Twitter, mais des "Buds" (littéralement des copains en anglais). Ce dernier est accessible uniquement dans 23 Etats américains et la capitale fédérale Washington DC, où le cannabis à usage médical est autorisé.

 C’est quoi MassRoots ?
Depuis son lancement, il y a maintenant trois ans, ils sont des milliers chaque jour à se connecter sur MassRoots pour exhiber leur dernière récolte, partager des astuces de jardinage ou échanger des recettes de cuisine à base de cannabis, livrer des conseils sur la réglementation, ou se refiler des tuyaux pour mieux la contourner. Fondée en 2013 à Denver dans le Colorado, ce "Facebook du cannabis" revendique aujourd’hui 775.000 utilisateurs outre-Atlantique.
 

► Comment ça marche
A l’instar d’un réseau social classique, l’utilisateur peut publier sur page des photos ou des vidéos, mais aussi "liker" ou commenter les publications des autres membres, tous consommateurs de cannabis à des fins récréatives ou thérapeutiques. Sur la page d’accueil, plusieurs fils d’actualités sont mis à disposition : celui nommé "Local" recense les consommateurs et fournisseurs proches de chez vous. Entendez les entreprises ou des dispensaires de cannabis.
 

► Pourquoi on en parle
La startup MassRoots a annoncé cette semaine avoir déposé son dossier de candidature auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme de la Bourse américaine. Objectif affiché : devenir la première entreprise technologique cotée au Nasdag dans ce secteur encore naissant. La société espère ainsi lever 6.5 millions de dollars."En créant une communauté de consommateurs de cannabis, nous créons un nouveau canal marketing pour le cannabis et ses produits dérivés", explique l'entreprise dans un document à destination de la SEC
 

► Le business du cannabis
Ambitieux ? Pas tant que ça  au final : 775.000 membres, avec leurs adresses, leurs identités et même leurs "goûts", une véritable mine d’or pour les fournisseurs et les agences de pub. L'entreprise prévoit en effet qu'elle pourrait dépasser les 10 milliards de dollars de chiffres d'affaires en 2018, contre près de 1,5 milliard de dollars en 2013. De fait, le cannabis légal représente un marché de plus de 5,4 milliards de dollars aux États-Unis, selon les chiffres avancés début février par ArcView Market Research et New Frontier Data.

Où en est le débat en France ?
"Je dis que la situation actuellement en marche pas, […] je pense qu’il faut peut-être aller vers des mécanismes de légalisation contrôlée mais surtout avec des politiques d’éducation et de santé publique", plaidait lundi 11 avril Jean-Marie Le Guen sur BFMTV .

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L’ancien médecin et ministre des relations avec le Parlement "ne veut pas arriver avec une solution toute faite", il revendique "une approche sanitaire" et reconnaît que "la prohibition n’amène pas la diminution de la consommation [de cannabis]". Aux Etats-Unis, le cannabis est donc en passe de devenir un vrai marché, ayant pignon sur rue. Un gisement de croissance et d’emplois dont aurait pourtant bien besoin la France. Un argument de plus pour Jean-Marie Le Guen ?

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Matthieu DELACHARLERY

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