Microscope, le microsatellite français qui veut défier Einstein et sa théorie de la relativité

Publié le 26 avril 2016 à 9h57
Microscope, le microsatellite français qui veut défier Einstein et sa théorie de la relativité

SCIENCE - Ce microsatellite français s’envolera à bord d’une fusée ce lundi soir de Guyane, direction l’espace. Le but de la mission : mettre à l’épreuve la théorie de la relativité générale d’Einstein. Explications.

Objectif en ligne de mire ? Défier la théorie de la relativité élaborée par Einstein il y a un siècle, rien que ça. Ce lundi 25 avril, ce laboratoire satellite français devrait décoller de Gourou (Guyane) à bord d’une fusée Soyouz, en direction de l’espace. Enfin, on l’espère. Après trois reports successifs depuis vendredi, en raison d’une "météo rouge" et d’une "panne de sa centrale inertielle", a indiqué Arianespace, le décollage de l’engin spatial est à présent prévu pour 21h02 (18h02 heure locale). Cela fait plus de deux ans que les scientifiques du Cnes attendent de voir leur satellite s’envoler dans l’espace.

Pour suivre en direct le lancement du satellite Microscope, cliquez ici .

► En quoi consiste la mission Microscope ?
La mission Microscope (pour MICROSatellite à trainée Compensée pour l'Observation du Principe d'Équivalence ) a pu but d’observer dans l'espace la chute libre de deux masses de composition différente et tester le vieux principe d'Equivalence, selon lequel deux corps de masse différente lâchés de manière simultanée dans le vide subissent la même accélération sous l'effet de la pesanteur.
 

► La théorie de la relativité pour les nuls
C’est la fameuse théorie générale de la relativité d’Einstein. Elle repose sur le principe d’équivalence. Plus concrètement : si vous faites tomber une boule de pétanque et une balle de tennis depuis le toit d’un immeuble. Malgré le fait que leur poids soit très différent, elles tomberont à la même vitesse et toucheront donc le sol en même temps.

Ce grand principe s’est vérifié dans toutes les expériences menées jusqu’à présent sur Terre, et même sur la Lune, avec un niveau de précision déjà assez élevé. Mais sur Terre, la chute de deux corps ne dure que quelques secondes alors que dans l'espace et avec la trajectoire orbitale fait durer la chute plusieurs jours, voire quelques semaines.

► Ce que peut nous apprendre Microscope 
À l’heure actuelle, le principe d’équivalence se vérifie jusqu’à 13 chiffres après la virgule. Or plus la chute est longue, plus on peut augmenter ce niveau de précision. Grâce à cette mission, les chercheurs du Cnes espèrent atteindre un niveau de précision de 15 chiffres après la virgule. Autrement dit, une précision 100 fois grande que sur la Terre.

De quoi invalider le principe d’équivalence et ainsi remettre en cause la fameuse théorie de la relativité ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les scientifiques du Cnes. Les premières mesures seront effectuées en septembre et les premiers résultats interviendront d'ici 1 à 2 ans.

► Avec quelles applications concrètes à l'avenir ?
Pour Pierre Touboul, directeur scientifique de la branche Physique à l’Onera qui a conçu le T-SAGE, les instruments de mesure ultra-sensibles embarqués dans le micro-satellite, une telle découverte pourrait avoir des applications concrètes, même si elles ne sont encore connues, comme il l’explique au quotidien Le Parisien .

"Quand Hertz a découvert en 1888 l'effet à distance des ondes électromagnétiques et des champs de 50 Hz, il a bien précisé que ce n'était qu'une expérience de laboratoire sans application. Quelques années plus tard, la télévision ou le téléphone ont été développés grâce à cette expérience". Réponse donc dans un futur très proche !

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Matthieu DELACHARLERY

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