Netflix, Amazon, Zoom : les entreprises tech du "rester chez soi" dopées par le coronavirus

par Cédric INGRAND
Publié le 6 mars 2020 à 17h27, mis à jour le 6 mars 2020 à 17h47
Netflix, Amazon, Zoom : les entreprises tech du "rester chez soi" dopées par le coronavirus
Source : iStock

CASANIERS - Aux États-Unis, ce sont les grandes gagnantes du coronavirus : toutes les entreprises dont l'activité augmente quand leurs utilisateurs sont à la maison. Sport connecté, vidéo à la demande, jeu vidéo, télétravail, ces valeurs du "stay-at-home" résistent à la crise boursière. Pendant ce temps, les géants du numérique poussent par milliers leurs salariés au télétravail.

Si l'on en croit les experts, l'épidémie de covid-19 n'en est encore qu'à ses débuts. Le virus, qui pourrait coûter plusieurs points de croissance à l'économie mondiale, a déjà fait plonger les bourses du monde entier. Un marasme dans lequel quelques sociétés arrivent quand même à surnager, et même à bénéficier de certains effets induits de la crise.

On aurait pu penser que le premières à en profiter auraient été les entreprises des biotechnologies, celles qui pourraient gagner beaucoup d'argent si elles trouvaient vaccins et remèdes. Ce fut d'ailleurs le cas pour certaines d'entre elles, mais un temps seulement. En fait, le secteur à qui profite la crise est à chercher ailleurs. Les boursiers les appellent les "stay-at-home" : il s'agit de toutes ces entités dont les chiffres grimpent quand le consommateur reste chez lui, forcé ou pas. Parmi celles-ci, de grands noms du divertissement à la maison, comme Netflix pour la vidéo ou Activision pour le jeu vidéo, deux sociétés dont le cours de bourse est en hausse, là où le Nasdaq, l'indice technologique de Wall Street, a décroché de plus de 10% depuis le mois dernier.

Peloton dépeuple les salles de gym, Zoom simplifie la visioconférence

Autre grand gagnant, encore inconnu chez nous : Peloton, une startup américaine qui vend des rameurs et des vélos d'appartement, avec en plus un grand écran LCD qui prodigue exercices, défis et encouragements sur le long terme. Des services qu'elle vend par abonnement, une des plus belles réussites de la forme connectée sur un marché que l'on croyait saturé. Surtout, Peloton est dans une position idéale face au virus, alors que les salles de gym font, elles, grise mine. Logique : ça vous dit d'aller vous frotter à la sueur des autres, en ce moment ?

Dans le monde professionnel aussi, on trouve des entreprises dont la pandémie dope l'activité. Meilleur exemple : Zoom, une plateforme de vidéoconférence dont le nombre de connexions a grimpé en flèche à mesure que les déplacements d'affaires et les salons professionnels prenaient du plomb dans l'aile. Certes, Zoom n'est qu'un service de plus, à côté des solutions de Skype, de Google, de Bluejeans et de bien d'autres. Mais elle joue sur une différence : pour utiliser Zoom, pas besoin de créer de compte, un clic suffit. Parfait, au moment où nombre de sociétés se lancent dans un télétravail qu'elles n'avaient pas prévu.

Pour l'instant, ces entreprises dopées par le coronavirus sont principalement américaines. Chez nous en France, parmi toutes les actions cotées sur le SRD, nous n'avons pas trouvé de "gagnants" liés de près ou de loin à l'épidémie. Il est peut-être un peu tôt pour juger puisque les personnes confinées ou forcées au télétravail sont encore peu nombreuses dans l'Hexagone. Les perdants, eux, se repèrent du premier coup d'oeil. Championne du genre, Air-France/KLM : en un mois, elle a vu son cours dévisser de plus de 40%.

Coronavirus et activité économique : qui sont les gagnants et les perdants ?Source : JT 20h Semaine

À Seattle, les géants télétravaillent

Hasard de l'actualité, l'une des villes américaines les plus touchées par le virus à ce jour n'est autre que Seattle, où se trouvent entre autres les quartiers généraux d'Amazon et Microsoft. En conséquence, les deux entreprises conseillent aujourd'hui à leurs salariés de travailler de chez eux si leur emploi le permet. Facebook, qui a plus de 5.000 employés à Seattle, a de son côté fermé l'un de ses bureaux sur place et décrété le télétravail jusqu'à la fin mars, tout comme Google. Chez Twitter, on a même étendu la recommandation à tous les employés du réseau social, à Seattle comme ailleurs.

Des entreprises qui ont un avantage critique sur nombre de sociétés de service : leurs outils de travail ont depuis le début été pensés pour fonctionner dans le cloud, pour être utilisables de partout. Ce sont aussi souvent les mêmes outils proposés à leurs clients. Loin d'être bloquant, le télétravail forcé du fait du coronavirus pourrait presque leur servir de vitrine. Dans un mémo interne cité par CNBC, Sundar Pichai, le patron de Google, exhortait ainsi ces jours derniers ses troupes à rester motivées. "Au moment où notre société gère ce problème, il est important de se rappeler que des millions de gens et d'entreprises de par le monde comptent sur nous. (...) Google a un rôle important à jouer à cet instant précis."


Cédric INGRAND

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