Le Twitter à la sauce Elon Musk fait craindre une avalanche de fake news et messages haineux sur la plateforme.Absolutiste de la liberté d'expression, le multimilliardaire se pliera à la nouvelle réglementation européenne.Le patron de Tesla et SpaceX s'est dit d'accord, lundi 9 mai, avec le Digital Services Act (DSA).
Il aurait racheté Twitter, selon lui, pour défendre la liberté d'expression. Le 25 avril dernier, après plusieurs semaines de négociations, Elon Musk a pris le contrôle du réseau social à l'oiseau bleu, pour la somme colossale d'environ 44 milliards de dollars (40 milliards d'euros). Le patron de Tesla et SpaceX, accessoirement l'homme le plus riche du monde - à la tête d'une fortune estimée à 219 milliards d'euros, selon le magazine Forbes - a exprimé sa volonté de faire de la plateforme aux 436 millions d'utilisateurs actifs mensuels un bastion de la parole libre, où l'on peut en quelque sorte tout dire.
De quoi laisser craindre une fuite inexorable vers plus de fake news et de messages haineux. Ce que réfute le patron de Neuralink, une start-up spécialisée dans la recherche sur les implants cérébraux. Lundi 9 mai, à l'issue d'une visite du commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, dans son usine automobile à Austin, au Texas, Elon Musk s'est dit en osmose avec l'UE sur la modération des contenus. Et ce, malgré une apparente contradiction entre sa vision de la liberté d'expression, qu'il souhaite promouvoir sur Twitter, et les nouvelles règles européennes sur la régulation des réseaux sociaux.
Today @elonmusk and I wanted to share a quick message with you on platform regulation 🇪🇺 #DSA pic.twitter.com/nvP5FEXECY — Thierry Breton (@ThierryBreton) May 9, 2022
"Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit, vraiment, je crois que nous sommes sur la même longueur d'onde", a confirmé le multimilliardaire dans une vidéo diffusée sur Twitter. Au cours de leur échange, Thierry Breton lui a expliqué en quoi consistait le Digital Services Act (DSA), qui va contraindre les grandes plateformes à mieux lutter contre les contenus illégaux en ligne. "Je crois que ça correspond assez bien avec ce que vous voulez faire de la plateforme", a estimé le haut responsable européen.
Twitter sous le coup du DSA
Fin avril, le commissaire européen avait insisté sur le fait qu'aucun passe-droit ne sera accordé à Twitter, après l'accord sur le nouveau règlement sur les services numériques. "Que ce soit sur le harcèlement en ligne, la vente de produits contrefaits, la pédopornographie, les appels à des actes terroristes, Twitter devra s'adapter à notre réglementation européenne qui n'existe pas aux États-Unis", quelles que soient les orientations d'Elon Musk en matière de liberté d'expression, avait-il assuré.
Le rachat de Twitter par le fantasque entrepreneur a suscité de lourdes inquiétudes. À l'instar d'employés, craignant que la plateforme ne laisse la désinformation et les messages haineux prospérer, des ONG ont appelé les annonceurs à exercer leur pouvoir de pression sur le multimilliardaire. "Sous le management de Musk, Twitter risque de devenir une fosse de désinformation", avaient déclaré 26 organisations dans une lettre ouverte. "Votre marque risque d'être associée avec une plateforme qui amplifie la haine, l'extrémisme, la désinformation sur la santé et les théories du complot."
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