Réseaux 4G : "Les opérateurs ne tiennent pas leurs promesses"

Publié le 21 octobre 2014 à 15h25
Réseaux 4G : "Les opérateurs ne tiennent pas leurs promesses"

INTERVIEW – Antoine Autier est le responsable de l'enquête annuelle de l'UFC-Que choisir sur la qualité des réseaux 3G et 4G. Il explique à metronews pourquoi Free et SFR sont à la traîne par rapport à Orange et Bouygues Telecom.

Comment expliquer les faibles performances de Free Mobile en 3G  ?
C'est la troisième fois que nous réalisons cette enquête et les résultats du réseau 3G de Free sont toujours pénalisés par l'accord d'itinérance avec Orange. Un abonné navigant sur YouTube a ainsi 6 fois moins de chances de pouvoir utiliser ce service très gourmand en bande passante en itinérance que sur le propre réseau de Free.

Comment expliquer cette différence ?
C'est justement pour le savoir que nous avons déposé une plainte auprès du tribunal de grande instance de Paris en janvier 2013. L'accord d'itinérance est un contrat passé entre Free et Orange et auquel nous n'avons logiquement pas accès. Avec ses moyens, la justice pourrait savoir pourquoi ce problème perdure et comprendre pourquoi il est donc structurel.

Est-ce que le processus de rachat de SFR a pu impacter les performances de son réseau 4G, manifestement pas au niveau ?
On se posait déjà la question publiquement en avril dernier : est-ce que ce rachat par Numericable a pu pénaliser la stratégie d'investissement de l'entreprise pour déployer ses réseaux ? Il est difficile pour nous d'y répondre, mais nous pouvons constater qu'il y a une concordance.

Quels enseignements tirer des tests sur les réseaux 4G ?
Cette technologie est présentée par les opérateurs comme le "très haut débit mobile", nous avons donc voulu comparer leurs promesses et la réalité. Les débits constatés sur le terrain sont très éloignés des campagnes de publicité des opérateurs. Sur le réseau 4G de SFR à Aix-en-Provence, on a ainsi mesuré un débit moyen de 3,2 mégabits par seconde quand l'opérateur annonce en théorie 115 Mb/s.

Existe-t-il justement des disparités de qualité entre les régions françaises ?
Oui, dans nos mesures à Aix-en-Provence et Bordeaux nous avons pu constater des débits trois fois inférieurs à ceux de la région parisienne. Nous demandons donc à l'Arcep de publier les résultats de son enquête sur la qualité de service pour chaque région. L'autorité des télécoms a les moyens de la mener chaque année sur l'ensemble du territoire, cela permettrait aux consommateurs de faire le choix de leur opérateur en fonction de leur lieu de résidence.

L'Arcep peut-il également s'améliorer sur d'autres points ?
Oui, notamment en modifiant ses tests de qualité qui ne sont pas assez discriminants. Alors que les opérateurs affirment qu'un fichier de 50 mégaoctets peut être téléchargé en 8 secondes, le critère retenu par l'Arcep est de… 5 minutes. Difficile dans ces conditions de faire la différence entre les opérateurs.


La rédaction de TF1info

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