Rugby, Foot américain : ce bandeau mesure en temps réel la gravité d'une commotion cérébrale

Publié le 23 mars 2016 à 19h25
Rugby, Foot américain : ce bandeau mesure en temps réel la gravité d'une commotion cérébrale

SANTE - Samsung, avec l'aide de joueurs de rugby australiens, vient de dévoiler le prototype d'un bandeau révolutionnaire capable de détecter de façon instantanée les chocs trop violents chez les sportifs, notamment dans le rugby ou le foot américain.

Masochistes, les sportifs ? La sortie dans les salles du film "Seul contre tous", relatant le combat d’un médecin pour faire reconnaître un lien direct entre la pratique du foot américain et la fréquence des cas d’encéphalopathie traumatique (CTE), avait relancé début mars le débat sur la fréquence inquiétante des cas de "KO debout" dans les sports de contact.

Baptisé "brainBAND", ce bandeau intelligent, capable de repérer la gravité des commotions cérébrales subies par les sportifs, notamment dans le rugby ou le football, est en cours d’expérimentation en Australie. Au pays de l'ultra-violent foot australien , nombreux sont en effet les athlètes qui subissent les séquelles d’une carrière faite de plaquages et de chocs frontaux à pleine vitesse.

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Toujours plus rapides et toujours plus puissants, les joueurs sont impliqués dans des chocs de plus en plus violents et dont les conséquences, encore mal connues, inquiètent de plus en plus les médecins du sport. Comme en témoigne le choc subi par le capitaine du XV de la Rose, le rugbyman Dylan Hartley, qui a dû être évacué sur une civière le week-end dernier lors du match France-Angleterre.

Ce bandeau intelligent permet de signaler les effets d'un contact qui paraît inoffensif à l'œil nu, avec un dispositif de lumières LED, et d’indiquer en temps réel aux médecins, entraîneurs et arbitres l'importance de la gravité d’un choc au cours d’un match. D'autres tests sont encore nécessaires avant son éventuelle commercialisation. Parmi les rares professionnels à avoir essayé ce bandeau noir, relativement discret, l'international australien Israel Folau.

S’il s'est réjoui de ne pas avoir subi de commotions cérébrales dans sa carrière jusqu'ici, l'arrière de 26 ans a souligné auprès du Daily Telegraph combien il était important de "sensibiliser sur ces questions". Lors de sa présentation, le neuroscientifique australien Alan Pearce, qui a participé à la conception de l’appareil, a insisté sur le fait qu'actuellement la question de laisser ou non un joueur sur la pelouse est tranchée de manière complètement subjective.

Jusqu'à maintenant, aucun lien direct n’a pu être démontré entre la fréquence des "KO" sur le terrain et cette maladie dégénérative pouvant causer à terme des épisodes de démence, de dépression, d’anxiété et d’agressivité. "Ce ne sont pas forcément un ou deux gros chocs, mais les coups répétés à la tête qui peuvent conduire aux problèmes à long-terme que connaissent les joueurs", a indiqué à l'AFP le scientifique.

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Matthieu DELACHARLERY

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