COUP DE CŒUR - Le salon VivaTech, qui se tient à Paris jusqu’à samedi, est l’occasion pour de très nombreuses start-up présentes de venir à la rencontre de grands groupes pour accélérer leur développement, se faire connaître et épauler. Et parfois, elles doivent aussi séduire... des journalistes et, à travers eux, leurs futurs consommateurs. Nous nous sommes pris au jeu et y avons découvert une petite perle prometteuse, Gyrolift.
Si vous n’êtes pas chef d’entreprise, business angel, investisseur ou startuper, vous n’avez sans doute jamais assisté à une séance de pitch. Ce moment où de jeunes entrepreneurs ont trois minutes pour convaincre que leur projet est formidable, révolutionnaire, viable, différent... Bref, qu’il faut miser dessus !
Pour un journaliste, c’est habituellement le genre d’événement auquel on assiste de loin en observateur de ce qui sera peut-être la prochaine pépite de la French Tech, la future licorne de l’économie française capable de “disrupter “, “ubériser” ou on ne sait quoi encore afin d’être dans la lumière. Lors du salon VivaTech, LCI s’est retrouvé membre d’un jury devant jauger des projets déjà bien avancés. Pas question d’investir dans des startups, mais juste de savoir si cela faisait sens et trouverait un écho auprès du public. Un exercice différent pour les engagés du jour qui n’avait plus à promettre du succès contre de l’argent, mais à se montrer suffisamment convaincants pour attirer l’attention d‘inhabituels jurés et d’un public venu tout autant les écouter.
- VivaTech 2018, le royaume du pitch : petit mémo pour réussir parfaitement sa présentation
- VivaTech 2018 : robot, réalité virtuelle, véhicule autonome... Que voir et que faire au salon ?
- VivaTech 2018 : horaires, lieux, tarifs… Toutes les infos pratiques sur le salon des nouvelles technologies
- VivaTech 2018 : LCI.fr adopte la solution Facil’Iti, qui rend internet accessible à tous les handicaps
Du stress, du blabla et des promesses
Fort de notre mémo sur l’art de savoir pitcher et des précieux conseils pris auprès de Fabrice Clément, directeur de l’agent Goweez, nous voici prêt à être intraitable lors de ce Sparkshow organisé par EDF Pulse. Et l’on assiste pêle-mêle à un passage en revue de tous les faux pas et choses à faire dans un pitch que nous avait décrit le conseil en communication. Le stress de celui qui ne tient pas en place, la multiplication de PowerPoint qu’un autre tente de gérer dos à l’écran, naviguanta du public l’entourant au jury positionné sur son côté; Un troisième nous regarde droit dans les yeux pour nous convaincre, mais se perd un peu dans ses explications.
We amplify the sound but also the consonnants because it is what we need the most important to understand languages #PositiveImpact #SparkShow #EDFPulse #esante #HealthForGood #TechForGood pic.twitter.com/e2ouByJanp — Sparknews (@Sparknews) May 24, 2018
Six candidats défileront sous nos yeux, porteurs de projet pour l’entreprise ou la santé. Des choses touchantes, d’autres dont on voit bien les usages qui en seront faits sans que notre interlocuteur n’arrive à formuler totalement, ou encore certaines complètement obscures voire trop techniques. “C’est impressionnant de se retrouver face à un tel jury. On n’a pas l’habitude”, glisse l’un d’eux après la séance. Et dans les yeux de chacun, on a senti au fil des pitches monter l’angoisse du non-buzz, l’impression que son idée ne trouverait pas grâce aux yeux du grand public que nous incarnions. Un peu comme un candidat de The Voice pour lequel aucun fauteuil ne se retournerait. Fort heureusement, pour chacun d’eux, au moins un buzzer a retenti. Plusieurs pour les plus chanceux.
Gyrolift, aller partout et faire oublier le handicap
Le nôtre est allé à Gyrolift. Une idée brillante portée par Lambert Trenoras pour améliorer le quotidien des personnes en fauteuil roulant. En France, on dénombre pas moins de huit millions de personnes à mobilité réduite qui pourraient être séduites. A première vue, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un drôle d’engin robotisé embarqué sur un gyropode façon Segway. “Un module robotique d’assise modulable et verticalisatour stabilisé”, nous précise-t-il par la suite. Sa trouvaille, c’est d’avoir conçu un moyen de rendre le fauteuil roulant électrique moins encombrant et plus facile à manier. Car Gyrolift permet de tourner à 360° aisément, de circuler dans des espaces restreints. Idéal pour les ascenseurs notamment. De plus, il peut aussi facilement passer en position verticale (jusqu’à 70°) pour attraper des objets en hauteur, éviter les escarres... et se sortir aussi de sa position de handicap en se redressant tout simplement quand cela est encore possible. “Le système robot de Gyrolift parvient à rééquilibrer les mouvements de la personne qui veut donner une impulsion pour avancer mais ne peut pas forcément se servir de ses jambes et le fait pour elle tout en restant stable”, explique le fondateur de la startup du même nom.
Mon coup de cœur et buzz du #Sparkshow by @EDFpulse : @Gyrolift . Un robot-fauteuil roulant pour épauler les personnes à mobilité réduite à se mouvoir plus facilement et partout, et ça permet même de se relever légèrement 👍🏻👏🏼👏🏼👏🏼 #VivaTech pic.twitter.com/rGBcep50HX — Melinda Davan-Soulas (@Melinda_DS) May 24, 2018
Docteur en robotique, Lambert Trenoras a en fait transformé son sujet de thèse en projet industriel et l’a breveté. Au total, cela aura pris sept ans pour concevoir le bon prototype, trouver la bonne assise et le système mécanique, avec le soutien de l’incubateur de Polytechnique, d’Enedis et de l’association Handipode. Il envisage même de fabriquer des modèles “un peu comme une voiture avec les options que vous souhaitez”. N’imaginez pas déjà customiser votre Gyrolift dans des couleurs et formes extravagantes. Il s’agira surtout d’avoir des roues tout-terrain ou plus légères, un système gyropode au choix qui ne soit pas forcément Segway. Au total, Gyrolift pourrait coûter près de 15 000 euros quand un fauteuil roulant électrique verticalisable (possibilité de se redresser) tourne autour des 20 000 euros. Mais ce dernier bénéficie de prises en charge de la sécurité sociale, des régions ou encore des mutuelles pour adoucir la facture. Gyrolift espère obtenir bientôt une reconnaissance de la Sécurité sociale pour ajouter son nom à la liste des dispositifs aidés.
Mais si Gyrolift s’adresse essentiellement aux personnes à mobilité réduite, il peut aussi très bien convenir comme moyen de locomotion à d’autres profils. Car il peut circuler jusqu’à 10 km/h et bénéficie d’une autonomie de 30 km suffisante pour de petits trajets urbains, en gardant une vitesse constante même sur des terrains pendus. “Et il ne ressemble pas à un fauteuil roulant ! C’était notre volonté de faire disparaître toute trace de handicap”, se félicitent-Il. Tout comme le fait d’avoir déjà sur séduire des collectivités et des entreprises désireuses d’améliorer le quotidien de seniors, personnes à mobilité réduite ou salariés. L’heure est désormais à l’industrialisation du produit.
#Sparkshow avec @LambertTrenoras de @Gyrolift . Gros succès pour le jury, le public a l’air conquis 👏 . Toute la force d’un #pitch avec une belle solution derrière ! Et ça continue avec @HelperDrone , déjà 3, non 4 buzz du jury : les médias croient aussi en ce sacré projet. pic.twitter.com/ejC9HGlUwf — Julien Villeret (@julienvilleret) May 24, 2018
Nous ne nous y sommes pas trompés. Derrière notre buzz, quasiment toutes les lampes des autres médias se sont allumées. Et avec ces petites lumières, l’espoir pour l’heureux fondateur de Gyrolift de faire parler de son projet qui le mérite bien.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDes enfants attaqués au couteau à Annecy
- InternationalLe Canada flambe, la côte Est des États-Unis embrumée
- InternationalFrançois, un pape octogénaire à la santé fragile
- InternationalRon DeSantis
- InternationalGuerre en Ukraine : la destruction du barrage de Kakhovka, tournant du conflit ?