Microsoft va embaucher Sam Altman, le co-fondateur et ex-numéro un d'OpenAI, la startup à l'origine de ChatGPT.L'annonce du géant américain survient trois jours après l'annonce du limogeage de la star de la Silicon Valley.TF1info retrace son parcours.
Étoile montante de la Silicon Valley et gourou mondial de l’IA, Sam Altman s’est fait connaître du grand public, il y a quelques mois, grâce au succès fulgurant d’OpenAI, la startup à l’origine de ChatGPT. À la surprise générale, l’entrepreneur de 38 ans a été mis à la porte vendredi par l’entreprise californienne.
Sam Altman n’a pas mis longtemps pour retrouver un employeur. Trois jours plus tard, le patron de Microsoft Satya Nadella, qui a investi des milliards de dollars dans l'infrastructure informatique utilisée par OpenAI, a annoncé l'engager "pour diriger une nouvelle équipe de recherche dans l'IA".
Né en avril 1985, Sam Altman a grandi dans la banlieue de la ville de Saint-Louis, dans l’État du Missouri. À l’âge de 3 ans, il répare le magnétoscope familial, témoignant d’aptitudes hors normes. Sa vie a changé lorsqu'il a reçu un Mac LC II pour son huitième anniversaire, et Internet l'a aidé à vivre son homosexualité quand il n'avait "personne à qui en parler", a-t-il expliqué, en 2014, au magazine Esquire. Il étudie l'informatique à la prestigieuse Stanford, mais quitte rapidement l'université pour créer, en 2005, le réseau social Loopt, valorisé à plus de 43 millions de dollars quand il le revend en 2012.
Un serial entrepreneur
En 2014, Altman prend la tête de Y Combinator, qui investit dans des start-up et conseille les entrepreneurs, en échange d'actions. L'organisation a notamment aidé Airbnb, Stripe et Reddit. Sous sa direction, l'incubateur s'étend bien au-delà des logiciels, pour inclure des jeunes pousses de nombreux autres secteurs, comme Industrial Microbes, une start-up de biotechnologie. Puis, en 2015, il fonde OpenAI. Initialement, il s'agit d'une fondation à but non lucratif, dont l'objectif est de développer une IA qui serait "sûre et profiterait à l'humanité", selon les mots d'Elon Musk, qui a investi dedans.
En parallèle, l'entrepreneur prolifique investit dans différentes entreprises, dont 375 millions de dollars dans Helion, une start-up de fusion nucléaire. "Ma vision de l'avenir et la raison pour laquelle j'adore (Helion et OpenAI) c'est que si nous parvenons à faire vraiment baisser le coût de l'intelligence et le coût de l'énergie, la qualité de la vie pour tout le monde va considérablement augmenter", a-t-il expliqué, en mai dernier, à la chaîne CNBC. En juillet, Sam Altman a lancé officiellement Worldcoin, une nouvelle cryptomonnaie dotée d'un système de vérification de l'identité à partir de l'iris humain.
Adepte des shorts et T-shirts, amateur de voitures de sport et pilote d'avion à ses heures perdues, Sam Altman donne souvent l'impression d'être introverti. Il se dit optimiste, mais c'est aussi un survivaliste, d'après le New Yorker. Il stocke des armes, de l'or, de l'eau et des antibiotiques sur sa propriété à Big Sur, sur la côte californienne. Côté politique, il a qualifié Donald Trump de "menace pour la sécurité nationale" et conçu en 2016 une application pour inciter les jeunes à voter. Fin 2019, il a organisé une collecte de fonds pour le candidat démocrate Andrew Yang, qui prône le revenu universel, c'est-à-dire une allocation minimum pour tous, qui compenserait la perte des emplois à cause de l'automatisation.
Le nouveau parrain de l'IA
Le succès sans précédent de ChatGPT a suscité une course à cette intelligence artificielle dite "générative" entre les géants des technologies. Mais aussi de nombreuses mises en garde et appels afin de réguler ce domaine. Celui-ci suscite de fortes inquiétudes au sujet des dangers pour la démocratie (désinformation massive) ou l'emploi (professions remplacées), notamment. "À moins d'une fusion avec l'IA, soit elle nous asservit, soit nous l'asservissons. (...) Les humains doivent monter d'un niveau", déclarait, en 2016, Sam Altman au New Yorker.
Lors d'une tournée mondiale où il a exhorté les dirigeants politiques à trouver un "juste équilibre" entre protection et innovation, il a rencontré le premier ministre britannique Rishi Sunak, le président français Emmanuel Macron, le premier ministre espagnol Pedro Sánchez, le chancelier allemand Olaf Scholz, le premier ministre indien Narendra Modi, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol et le président israélien Isaac Herzog. Preuve de son influence. Pour Microsoft, c'est un atout de choix pour remporter la guerre des chatbots.