TÉLÉPHONIE MOBILE - C'est mardi 23 juin en conseil d'administration que Bouygues étudiera l'offre non sollicitée d'Altice (SFR-Numericable) sur Bouygues Telecom. De son côté, Free profiterait de l'opération pour récupérer "des actifs" de Numericable-SFR.
Il y a du mouvement sur le marché de la téléphonie mobile. "Bouygues confirme avoir reçu du groupe Altice une offre non sollicitée d'entrée en négociations pour la cession de Bouygues Telecom. Le conseil d'administration de Bouygues se réunira demain, mardi 23 juin 2015, pour examiner la lettre d'Altice. Aucune négociation n'est en cours", a annoncé ce lundi 22 juin le groupe Bouygues dans un communiqué. Patrick Drahi, le président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice, déjà propriétaire de SFR-Numericable, aurait offert 10 milliards d'euros pour s'emparer de Bouygues Telecom, selon l'AFP qui cite des sources proches du dossier.
Dans le même temps, Iliad, la maison mère de Free, indique "être entré en négociations exclusives avec Numericable-SFR pour l’achat d'un portefeuille d'actifs dans le cadre de l’offre remise par Altice en vue de l’acquisition de Bouygues Telecom par Numericable-SFR". Là encore, le communiqué est extrêmement succinct et ne précise pas le détail de ce "portefeuille d'actifs".
Le gouvernement craint des conséquences sur l'emploi
Cette acquisition de Bouygues Telecom par Altice - et sans aucun doute une fusion avec SFR-Numericable à moyen terme - permettrait de ramener le nombre d'opérateurs de quatre à trois. Depuis le lancement de Free Mobile en janvier 2012, le secteur avait été totalement bouleversé, forçant SFR et Numericable à se rapprocher et mettant Bouygues Telecom dans une situation délicate. Avec ce nouveau chamboulement, ce serait alors Free Mobile qui occuperait la position la plus fragile. Récupérer des "actifs" de SFR-Numericable (c'est-à-dire sans doute des antennes et installations techniques) permettrait à l'opérateur mobile de Xavier Niel de gagner en couverture… et donc en autonomie vis-à-vis d'Orange.
Mais le gouvernement ne voit pas ces jeux de chaise musicale d'un très bon œil. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a déclaré ce matin, lundi 22 juin, redouter des conséquences négatives pour "l'emploi, l'investissement et le meilleur service aux consommateurs". Pas sûr que le tour de passe-passe entre Altice et Free Mobile ne suffise à rassurer.