TEST - Le nouveau clavier AZERTY est arrivé : alors, c'est mieux (ou pas) ?

par Cédric INGRAND
Publié le 27 novembre 2019 à 9h28
JT Perso
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Source : La matinale Week-end

102 TOUCHES - Après des années de travail, c'est fait : on tient enfin le nouvel AZERTY. Un clavier tout en évolutions logiques, mais sans révolution affichée. De quoi mettre de l'ordre dans un engin aux ajustements parfois sans queue ni tête. Le premier modèle est disponible depuis quelques jours, on l'a testé pour vous.

On l'a si longtemps attendu que c'est avec un soupçon d'émotion que l'on ouvre la boîte. Pourtant, difficile de jouer l'effet de surprise, ce nouveau clavier AZERTY arrive six mois après que la norme a été publiée par l'Afnor, l'organisme qui gère les normes en France et les estampille du logo NF. Pour arriver à la nouvelle disposition du clavier, il a fallu quelques années de travail de linguistes et d'ergonomes. Et l'événement n'est pas à prendre à la légère.

Si le nouvel AZERTY a été un grand chantier, c'est d'abord par son impact. Qu'il soit physique sur un ordinateur ou tactile sur smartphone et tablettes, ce clavier là est le plus petit commun dénominateur de nos interfaces. C'est sur lui que vous avez appris à taper, un monstre d'habitude auquel on ne touche pas sans conséquences. Et pourtant.

130 ans de "ripolinages"

S'il y avait urgence à reprendre les choses en main, c'est parce que le clavier que vous avez devant vous aujourd'hui est un monstre. Si l'AZERTY date des machines à écrire et du QWERTY anglo-saxon lancé à la fin du XIXe siècle, ce qu'il est devenu est le résultat d'ajouts plus ou moins réguliers. Dernier en date, le signe €, qui sur un clavier de PC se retrouve couplé à la lettre E, bien loin de ses confrères $ et £. L'ajout de l'arobase (oui, cette @robase là) est un autre exemple, un signe devenu courant, qu'il faut pourtant appeler par une combinaison AltGr-0 pas bien pratique. Et que dire des majuscules accentuées, prévues par l'orthographe mais pas sur les claviers, même récents ? 

L'AZERTY d'avant la réforme, c'est un peu comme un très vieil appartement où les locataires se seraient succédé pendant cent ans, chacun changeant la déco et la disposition des pièces au passage. Plus d'un siècle de "ripolinages" auxquels la nouvelle norme vient enfin mettre bon ordre.

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D'abord, une bonne nouvelle : si beaucoup de choses ont bougé dans le nouveau clavier, l'essentiel reste : aucune des lettres de l'alphabet n'a changé de place. Logique puisque le but est de simplifier la vie de l'utilisateur, pas de le forcer à réapprendre à écrire. 

Dans la nouvelle norme - baptisée NF Z71-300A, si vous voulez briller dans les dîners en ville - l'innovation tient surtout à un placement plus rationnel. Regroupés, les signes monétaires ou mathématiques ; simplifié, l'usage des caractères accentués, pour permettre, sans changer la langue du système, de taper toutes les lettres de tous les alphabets européens.

Un nouveauté... à 12 euros ?

Lors de la présentation de la norme au printemps dernier, nous avions pu approcher un premier prototype, signé Cherry, un géant du clavier. Pourtant, le premier modèle à la nouvelle norme disponible sur le marché vient d'ailleurs, de chez LDLC, le site de commerce en ligne un peu geek, seul à le proposer en ligne et dans ses magasins -Amazon et la FNAC attendront. L''"Azerty+" y est vendu pour une douzaine d'euros. Ce clavier, on l'a testé, comme un cheval d'essai pour commencer à s'habituer à des changements qui sont faits pour durer.

De prime abord, on part un peu crispé, comme sur une voiture dont on découvrirait les commandes. Pourtant, en quelques secondes, les doigts se détendent, quand on constate qu'on tape bien les lettres comme avant. Tiens, les deux points ont changé d'adresse, ou plutôt d'étage : désormais, plus besoin de les traiter comme une majuscule. À leur place, on trouve maintenant les trois petits points, cette ponctuation de bout de phrase qui parfois en dit long... 

Le clavier AZERTY+ de LDLC, premier à intégrer la nouvelle norme Afnor de l'AZERTY
Le clavier AZERTY+ de LDLC, premier à intégrer la nouvelle norme Afnor de l'AZERTY

Cette innovation par touches discrètes, on la trouve aussi en découvrant le C cédille, qui quitte la touche du "9" pour se retrouver associée... au C. Logique non ? Les deux barres / et \ sont désormais réunies. Plus difficile en revanche de s'habituer au "à", qui fait un brusque virage à gauche : il était sous le 0, on le cherchera désormais sous le 1. En revanche, à ses côtés - et à l'instar de ce qui existait dans le monde Mac - on retrouve @ et # réunis, dans ce qu'il faudrait peut-être appeler la "touche Twitter".

Mais la vraie révolution, c'est bien celle des accents. Si é et è sont toujours directement accessibles, pouvoir accentuer à la demande tous les caractères en majuscule est un petit pas pour le clavier et un bond en avant pour tous ceux - pas seulement journalistes - qui devaient le faire à longueur de journée, forcés d'user de combinaisons comme Alt-144 pour taper un "É". L'usage s'apprend en deux minutes, le temps de comprendre que ces accents s'utilisent comme le circonflexe ou le tréma auparavant. 

Si vous voulez faire partie des pionniers, attention, les systèmes tant Windows que Mac ne parlent pas encore couramment le nouvel AZERTY. Il faudra donc aller chercher et installer à la main de nouveaux pilotes de clavier. Mais vous pourrez dire "j'y étais" à vos petits-enfants un jour. A condition que, d'ici-là, le clavier existe toujours.


Cédric INGRAND

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