"Une discussion claire et sincère" : Emmanuel Macron rencontre Elon Musk pour évoquer Twitter

M.L avec AFP
Publié le 3 décembre 2022 à 9h38, mis à jour le 3 décembre 2022 à 10h46

Source : TF1 Info

À l'occasion de sa visite d'État outre-Atlantique, le président français a rencontré le nouveau propriétaire de Twitter.
Il a annoncé des engagements d'Elon Musk sur la modération des contenus sur le réseau social, à l'heure où la politique permissive de l'homme d'affaires essuie une pluie de critiques.

Vivement critiqué pour avoir relâché plusieurs règles de contrôle de Twitter, dont il est le nouveau propriétaire, Elon Musk semble vouloir apaiser les inquiétudes. Le patron du réseau social s'est entretenu avec Emmanuel Macron, en visite officielle aux États-Unis, et tous deux se sont félicités vendredi d'avoir échangé sur la modération des contenus, alors que l'entrepreneur a jusqu'à présent pris des décisions largement contraires aux demandes du président français et d'autres leaders européens. 

"J'en parle ici, sur Twitter, car c'est de cela qu'il s'agit. Cet après-midi, j'ai rencontré Elon Musk et nous avons eu une discussion claire et sincère", a écrit le chef d'État français sur le réseau social. L'entretien a eu lieu à la Nouvelle-Orléans et a duré une heure. Il n'avait pas été précédemment annoncé par l'Élysée, et s'est tenu à l'écart des médias. "Conditions d'utilisation transparentes, renforcement significatif de la modération des contenus et protection de la liberté d'expression : Twitter doit faire l'effort de se conformer à la réglementation européenne", a ajouté Emmanuel Macron dans une série de tweets

"C'était un honneur de vous voir à nouveau", a répondu Elon Musk, qui a racheté fin octobre l'influente plateforme pour 44 milliards de dollars, se disant "impatient" au sujet de "projets enthousiasmants en France". Cet échange survient tandis que la vision absolutiste de la liberté d'expression d'Elon Musk inquiète de nombreux utilisateurs, autorités et annonceurs, qui craignent un déferlement de haine et de désinformation. 

"Les contenus terroristes et violents n'ont leur place nulle part"

Le président français a toutefois cherché à se montrer rassurant sur un point : "Elon Musk a confirmé la participation de Twitter à l'Appel de Christchurch. Les contenus terroristes et violents n'ont leur place nulle part", a-t-il détaillé, faisant référence à une initiative lancée par plusieurs États et ONG en 2019, après la tuerie de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, dont les images étaient restées accessibles en ligne pendant plusieurs heures. Cet appel, inauguré par Wellington et Paris, vise notamment à accélérer le retrait des images en cas de crise. L'homme d'affaires n'a pas réagi à ce sujet.

Emmanuel Macron a par ailleurs conclu sa série de tweets en déclarant : "Nous allons travailler avec Twitter pour améliorer la protection des enfants en ligne. Elon Musk me l'a confirmé aujourd'hui. Protégeons mieux nos enfants en ligne !" Ayant vécu la mort de son premier enfant, le multimilliardaire avait déjà expliqué être "sans merci vis-à-vis de quiconque utiliserait les décès d'enfants pour (engranger des) gains financiers, politiques ou de renommée".

Malgré ces déclarations, la ligne adoptée par Elon Musk suscite des inquiétudes sur différents autres points. Le patron de Telsa avait initialement promis un conseil de modération des contenus responsable de toutes les décisions majeures, mais il a finalement lui-même décidé de rétablir de nombreux comptes, à commencer par celui de l'ex-président américain Donald Trump, banni après l'assaut du Capitole en janvier 2021. Il a également licencié plus de la moitié des employés du groupe californien, et les équipes de modération des contenus n'ont pas été épargnées. Il a aussi mis fin à la lutte contre les fausses informations liées au Covid, ce qui est un "gros problème", selon Emmanuel Macron.

"Je pense que nous devons prendre le sujet à bras le corps, je suis en faveur de l'exact opposé, plus de régulation. Nous le faisons (en France, NDLR) et nous le faisons au niveau européen", a-t-il déclaré jeudi lors d'une interview accordée à la chaîne ABC. La liberté d'expression "implique des responsabilités et des limites. Vous ne pouvez pas sortir et tenir des propos racistes ou antisémites, c'est un point qu'il m'importe de défendre", a-t-il ajouté.


M.L avec AFP

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