VIDÉO 360 - Du jeu vidéo au 7e ciel, le rêve concrétisé de Mélanie Astles, pilote de haut vol

Melinda DAVAN-SOULAS avec Fabrice COLLARO et Sylvain ROLAND
Publié le 4 février 2019 à 14h04
VIDÉO 360 - Du jeu vidéo au 7e ciel, le rêve concrétisé de Mélanie Astles, pilote de haut vol

PORTRAIT – Pilote d'avion et quintuple championne de France de voltige aérienne, Mélanie Astles a un CV bien rempli. Avant d'être la première femme à participer à la prestigieuse Red Bull Air Race, elle a fait ses gammes aériennes... sur le jeu vidéo de simulation de vol "Ace Combat". Du rêve vidéoludique à l'envol véritable, retour sur un parcours qui ne lui a jamais fait lâcher les manettes.

Les jeux vidéo de simulation sont-ils… de bonnes simulations de la réalité ? On ne vous apprend rien en vous disant que ce n'est pas en jouant à FIFA que vous deviendrez joueur de football professionnel ou un pro de la balle orange en matant vos potes sur NBA 2K. Mélanie Astles, elle, vous répondrait bien que oui. 

Pilote d'avion émérite, la jeune Sudiste vit aujourd'hui un rêve. Un rêve nourri dès son plus jeune âge sur console avant de prendre son envol pour de vrai. "On m'a toujours dit que pilote, ce n'était pas pour moi car je venais d'une famille plutôt modeste et que j'étais une femme", confie-t-elle. Mais elle s'entête. Et, à 18 ans, quitte ses études pour s'émanciper, trouver un travail et enfin se payer des cours de pilotage.

Car c'est bien de cela dont elle rêve : piloter un avion. Et faute de pouvoir monter dans un véritable appareil, c'est un jeu vidéo qui va tout d'abord lui permettre de commencer à exaucer son souhait le plus cher. En 1993, une saga de simulation de vol sur console a en effet vu le jour pour les amateurs du genre : Ace Combat permet d'incarner un pilote de chasse au cœur de combats aériens. 

Mélanie Astles découvre le jeu bien plus tard, avec le quatrième opus intitulé Ace Combat : Distant Thunder (2001). "Ace Combat, c'est un jeu marquant car c'est celui qui m'a permis de faire mes débuts de pilote", raconte avec nostalgie la jeune femme, aujourd'hui âgée de 36 ans. "Je n'avais pas accès à ce monde-là et ça m'a permis de rêver et de croire que je pouvais en être, me faire plaisir aussi."

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"Je revenais dans les anciens niveaux pour faire 'la kakou'"

Un jeu qui, plus que de susciter une vocation, va la conforter. "J'y ai passé des heures et des heures", se remémore-t-elle. "Bien sûr, ce n'est pas un instructeur de pilotage, surtout qu'à l'époque il n'y avait pas les mêmes graphismes qu'aujourd'hui. Mais ça m'a donné de bons réflexes." Beaucoup s'amuseront sans doute de cette petite phrase, mais la pilote renchérit et assure que c'est aussi -en partie- grâce à ses séances de jeu qu'elle a pu s'aguerrir : "La pratique du jeu m'a permis de développer des compétences psychomotrices. Je me souviens que, quand j'avais fini une partie, je m'amusais à revenir dans les anciens niveaux pour faire 'la kakou' à voler sous les ponts, dans les tunnels…"

Serait-elle alors devenue la première femme à participer à la prestigieuse Red Bull Air Race sans ses entraînements sur le jeu ? Elle en rigole. "Je ne sais pas si ça a été formateur, mais ça m'a donné une certaine aisance quand j'ai commencé à piloter réellement", estime-t-elle. "C'est venu vite du coup." Mais le principal avantage du jeu vidéo dans son métier, c'est bien l'aspect simulateur de vol. "La visualisation est très importante pour nous, notamment dans la course ou en voltige. On prend des repères. Imaginer le vol permet, une fois dans l'avion, d'avoir déjà des repères." Elle a cependant bien conscience que ce n'est pas totalement comparable avec un vrai vol, notamment au niveau des sensations physiques. "On a vraiment des sensations visuelles similaires en vol. Mais on n'a pas la pression sur le corps de l'altitude, cette sensation étrange que le corps est beaucoup plus lourd", admet-elle.

Ace Combat 7 Skies Unknown : le trailerSource : Sujet TF1 Info

Apprendre à piloter avec le jeu avant de savoir pour de vrai

Dans sa dernière déclinaison sortie en janvier, Ace Combat 7 Skies Unknown, le jeu de Bandai Namco permet de se projeter un peu plus dans l'enfer du combat aérien grâce à trois épreuves disponibles en réalité virtuelle (sur Playstation 4 uniquement). Soumise à la phase de test, Mélanie Astles en ressort ravie : "C'est assez fou, on s'y croirait vraiment. Je peux bouger la tête et regarder autour de moi, c'est le même circuit visuel que dans mon avion en pleine voltige", s'enthousiasme-t-elle. Et quand on lui ajoute un véritable joystick avec un accélérateur pour voir si la simulation est totale, elle est bluffée. "C'est assez dingue de voir à quel point, avec le casque de réalité virtuelle sur la tête et les commandes, on a l'impression d'y être", lâche-t-elle.

Après avoir fait ses gammes sur Ace Combat 4 avant de continuer aujourd'hui à s'entraîner sur Ace Combat 7, la boucle est donc quelque part bouclée pour Mélanie Astles . "Ah si on avait eu ce rendu-là à l'époque…", glisse-t-elle. Pour la championne de voltige, le jeu vidéo de simulation ne se veut cependant pas un outil de formation, mais un bon moyen de s'initier et de travailler ses réflexes. "Les jeunes pourront presque apprendre piloter avec le jeu avant de savoir piloter pour de vrai", avance-t-elle. Elle est en tout cas l'exemple d'un mariage bien réussi entre le jeu vidéo et la réalité.

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