Des câbles Internet ont été coupés fin avril simultanément dans trois départements français.Des actes de malveillance que seuls des connaisseurs ont pu entreprendre.Notre réseau est-il trop vulnérable ? Le 20H de TF1 s'est rendu dans des centres jamais filmés jusqu'ici.
Pour circuler, Internet passe par des fibres guère plus épaisses qu’un cheveu, déployées sur tout le territoire. La plupart du temps, elles sont enfouies sous terre, mais les câbles Internet passent aussi par le métro parisien, dans des fleuves ou bien encore dans des champs de colza.
C’est là qu’il y a un mois et demi, fin avril, l’une des autoroutes d’Internet a été sectionnée. Un acte de malveillance que seuls des connaisseurs ont pu entreprendre et des actes coordonnés en pleine nuit, avec des câbles coupés de manière similaire dans la Meuse, la Seine-et-Marne et l’Essonne. Par conséquent, des dizaines de milliers de Français ont été privés pendant plusieurs heures de toute connexion. "Pas de télé, pas d’Internet donc je me suis dit ‘ça va être compliqué au niveau de la journée’ ", témoigne une commerçante.
Internet est un secteur vital. Alors en France, des règles existent pour éviter les pannes géantes. Dans un centre qui fournit Internet à des millions de foyers et jamais filmé jusqu’alors, que vous pouvez découvrir dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, tous les équipements sont doublonnés. Quand un réseau lâche, même quelques secondes, un autre prend le relais. Dans une seule armoire, 100.000 Français sont connectés. "Lorsqu’il y a une coupure, le trafic transite par ce que l’on peut appeler un itinéraire bis. Plusieurs chemins permettent d’arriver sur ce site-là lorsqu’il y a une coupure", explique Angelo Morais, responsable d’exploitation des DATA centers d’Ile-de-France Bouygues Télécom.
Près de 500 câbles dans les océans
Internet étant un réseau mondial, les plus grosses autoroutes sont sous-marines. Près de 500 câbles sont présents dans les océans. Alors les protéger est essentiel. Or, notre équipe a découvert qu’en quelques clics, des cartes donnent le tracé exact de ces câbles, par exemple jusqu’à Marseille, où l’on devine même les rues et les immeubles. Des détails qui interpellent, alors que les attaques contre le réseau Internet français se multiplient depuis plusieurs années, comme le confirme Camille Morel, chercheuse en relations internationales à l’Institut d’études de stratégie et de défense (IESD). "On a eu des cyberattaques sur des serveurs, on a des actes malveillants sur la fibre optique au niveau terrestre, on a aussi des attaques sur des antennes relais, par exemple. Donc, avec quelques recherches, vous êtes en mesure de savoir où se situent ces câbles et comment leur porter atteinte", affirme-t-elle.
Il y a bien un endroit à protéger en France, situé à Paris. Dans ce centre ultra-sécurisé, dont le lieu est gardé secret, passe 50% du trafic Internet de la France. Il n’avait jamais été filmé et vous pouvez le découvrir également dans la vidéo en tête de cet article. Le patron surveille 5000 kilomètres de fibres sur quatre étages. Dans chaque armoire, le moindre câble effectue des connexions essentielles aux quatre coins du monde. Et pour les données sensibles, tels la finance et l’appareil d’État, petit traitement de faveur. Elles se trouvent dans l’une des salles les plus sécurisées du DATA center, en sous-sol. Ces fibres sont utilisées par 500 opérateurs du monde entier. Un enjeu économique majeur. C’est pourquoi de plus en plus d’acteurs réclament davantage de moyens pour sécuriser Internet.
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