VIDÉO - Simulateur de vieillesse : quand des soignants se mettent dans la peau de nos aînés

Avec 17 kilos sur le corps pour simuler la perte musculaire, les genoux et coudes entravés et des lunettes obscurcissantes, en dix minutes, Sabrina Joumard, agente immobilière pour seniors chez Elden, a pris 40 ans. "Je me sens beaucoup moins stable", explique-t-elle au micro de TF1. Cette immersion dans la peau d'une personne âgée est proposée à des infirmiers et des aides à domicile. Elle leur permet de découvrir que marcher, s'asseoir ou manger devient une véritable épreuve. 

"La lenteur, ils ne le font pas exprès. L'auxiliaire de vie, quand elle va servir le repas et qu'elle n'a peut-être qu'une demi-heure, elle aimerait que la personne mange un peu plus vite. Vous allez voir Sabrina manger son assiette de petits-pois", explique Christine Labbé, chargée de réseau chez Domitys. Sabrina a beaucoup de difficulté à porter la fourchette à sa bouche. Ce qui explique pourquoi les personnes âgées ne finissent pas toujours leur assiette, non par manque d'appétit, mais par épuisement. L'expérience est riche en enseignement pour les participants

Depuis quelques semaines, dans cette résidence pour seniors encore autonomes où chacun vit dans son appartement, tout le personnel a testé le simulateur de vieillesse. "Même si on travaille dans ce milieu, on peut oublier oui. C'est pour ça que des petits rappels réguliers, ça fait toujours du bien", explique Stéphanie Baconnais, directrice de la résidence service seniors Domitys.

Car de l'aveu des résidents, il est impensable de parler des maux du quotidien. "C'est très difficile d'exprimer son problème, son handicap. C'est déjà très difficile de l'accepter", raconte une résidente. "On en parle entre nous et je dis bien entre nous, entre résidents mais pas avec les étrangers", confirme une autre.

Dans cette résidence, le personnel a procédé à des changements suite à cette expérimentation. Par exemple, les serveurs n'arrivent plus dans le dos des résidents mais toujours sur le côté.