Selon l’Arcom, un adolescent sur trois consulte une fois par mois un site pornographique, parfois dès l’âge de dix ou onze ans.Est-il techniquement possible d’interdire ces sites aux mineurs ?En théorie, la loi oblige les éditeurs à procéder à des vérifications. En pratique, elle n'est pas toujours bien appliquée...
Accéder à des images pornographiques sur Internet, nous l’avons fait. Il n’y a rien de plus facile. Il suffit d’une simple recherche et vous êtes orienté vers des sites, souvent gratuits. Sur nombre d’entre eux, le barrage entre votre enfant et la vidéo se limite à cette seule question : "avez-vous au moins 18 ans ?".
"On a déjà un taux de fréquentation non négligeable, en tout cas pour les garçons, à partir de l'âge de dix ans"
Laurence Pécaut-Rivolier, présidente du groupe "Protection des publics et diversité de la société française" de l'Arcom
Il n’y a rien de bien contraignant pour des adolescents. Ils sont donc de plus en plus nombreux, et de plus en plus jeunes à s’y rendre, comme le révèle une étude de l’Arcom, le gendarme d’Internet. "On a déjà un taux de fréquentation non négligeable, en tout cas pour les garçons, à partir de l'âge de dix ans", précise Laurence Pécaut-Rivolier, présidente du groupe de travail "Protection des publics et diversité de la société française" de l'Arcom. Un sur cinq s'y rend au moins une fois par mois, et cela grimpe avec l’âge. Chez les douze à treize ans, cela concerne 51% des garçons et 31% des filles.
La loi impose une vérification de l'âge
Depuis 2020 pourtant, la loi française impose une vérification de l’âge plus poussée, sous peine de bloquer les sites réfractaires. Cette loi est encore peu respectée. Ce n’est pas le cas chez l'éditeur français que nous avons interviewé dans la vidéo en tête de cet article. Il se dit concerné par la protection des mineurs. Sur son site, l’accès aux contenus est plus difficile. "Vous voyez que l'ensemble des visuels qui sont réservés aux majeurs sont floutés, et lorsque vous voulez accéder à ces images, lorsque vous cliquez dessus, vous avez une demande de vérification de majorité", explique Grégory Dorcel, PDG du groupe Marc Dorcel.
Ici, ça passe par la divulgation de son numéro de carte bleue. Autre solution proposée : fournir une pièce d'identité, méthode peu prisée des sites gratuits, qui estiment ainsi pouvoir perdre jusqu'à 70 % de leurs visiteurs. Ils n'y ont du coup par recours, et se retrouvent dans le viseur de l'Arcom. "Nous avons donc mis en demeure une quinzaine de sites depuis que la loi est entrée en vigueur, et nous avons assigné sept sites en constatant que rien n'a été fait", ajoute Laurence Pécaut-Rivolier.
La justice française doit se prononcer prochainement sur 5 dossiers, et pourrait ordonner le blocage de ces sites.
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