VIDÉO - Japon : un prototype de voiture volante réalise son premier vol public

par Cédric INGRAND
Publié le 6 août 2019 à 17h51

Source : Sujet TF1 Info

SAUT DE PUCE - Alors que Francky Zapata s'attelle à concrétiser son projet de voiture volante, le japonais NEC vient de montrer pour la première fois un prototype fonctionnel de ce qu'il imagine comme un futur taxi des airs sans pilote. Une démo efficace, mais qui ne répond pas à toutes les questions sur l'avenir de ces machines.

L'expérience était très contrôlée, la machine à l'abri dans une cage grillagée d'une douzaine de mètres de côté, pour un vol inaugural d'une minute à peine, à trois mètres d'altitude. Ce qu'a offert le japonais NEC à la presse, c'est plus un premier décollage qu'un vrai vol, mais peu importe, l'important était de prendre date.

Si la machine est familière du premier coup d’œil, c'est parce qu'elle ressemble en tous points aux drones du commerce, si ce n'est par la taille. Ici, les quatre hélices autonomes permettront de faire voler plusieurs personnes dans l'habitacle. Une parenté qui ne s'arrête pas là : si ces machines existent, c'est bien grâce aux petits drones et à leur développement dans la décennie écoulée, eux qui ont permis de développer les composants, les systèmes de vol, les logiciels que l'on retrouve aujourd'hui dans des machines à échelle humaine.

Au Japon, l'union sacrée derrière les drones de transport

L'autre chose que la machine de NEC rappelle, c'est la foule de projets comparables de par le monde, que ce soit à l'initiative des Etats - comme ce projet de taxis volants à Dubai - ou de géants de la tech, comme Uber qui veut lancer des navettes volantes assurant en rotation des liaisons aéroport/centre-ville dans les grandes villes américaines, à Dallas et Los Angeles pour commencer.

Si le projet japonais est crédible, c'est parce que le pays semble aligné derrière, comme un seul homme, pouvoir publics et industriels réunis. Ce derniers coopèrent au travers d'un consortium baptisé Cartivator, où l'on trouve plus de 80 sociétés, avec entre autres Toyota, Fujitsu, Daihatsu, Panasonic, et donc NEC. Un projet commun qui fait penser à ceux grâce auxquels le Japon avait pris de l'avance sur le reste du monde, que l'on parle des trains Shinkansen à grande vitesse, de l'installation de la 3G, ou du très haut débit. Le Japon mise ainsi sur ce qu'il voit comme une vague technologique, qui ferait travailler tous ses géants, autour de produits qui pourraient s'exporter.

Reste que faire voler ces machines ne résout que la moitié du problème. Si elles sont autonomes et sans pilote, elles seront quand même surveillées, contrôlées par des opérateurs au sol, une nouvelle race de contrôleurs du ciel qui auraient pour mission d'éviter les collisions. Pour ce faire, les Japonais prévoient de faire voler leurs machines à une cinquantaine de mètres de haut, au dessus des habitations, mais en dessous des hélicoptères ou des avions. 

Pour simplifier les premiers services, ces taxis des airs se comporteraient d'abord comme des bus, allant d'un point fixe à un autre, en attendant de pouvoir venir vous chercher où vous voulez. Pour ce faire, tous seront capables de décoller à la verticale d'une surface de la taille d'une voie de circulation terrestre. Selon le calendrier publié du projet, les premiers services commerciaux devraient démarrer vers 2030, mais il se pourrait bien qu'un drone aille allumer la flamme olympique des J.O. de Tokyo, à l'été 2020.


Cédric INGRAND

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