Pollution, durée de vie, pompistes... Les 5 révolutions de la voiture électrique

par Cédric INGRAND
Publié le 7 décembre 2017 à 10h14, mis à jour le 14 mars 2018 à 12h54
Pollution, durée de vie, pompistes... Les 5 révolutions de la voiture électrique

BOULEVERSEMENT - Elles sont encore peu nombreuses sur nos routes, mais leur impact sur toute l'industrie automobile pourrait être massif. En cinq révolutions annoncées, voici la liste des gagnants... et des perdants.

Aujourd’hui, la voiture électrique, c’est moins de 2% des ventes de voitures neuves en France. Mais les prix baissent, l’autonomie augmente, et avec le bannissement annoncé des voitures thermiques de certains centres-villes, le mouvement devrait s’accélérer. Voici les cinq conséquences prévisibles de ce qui n’est que le début d’une vraie révolution.

1 - Le bruit... et l'odeur !

Premier effet, le plus visible, et c’est d’ailleurs le premier attrait de la voiture électrique : moins de pollution dans les villes. Si la production d’une voiture électrique et de ses batteries n’est au final aussi verte que les énergies utilisées dans les usines, au moment de la conduite, plus d’émissions, et plus d’odeurs. A la clé, moins de problèmes respiratoires dans les villes, ici le gagnant n'est pas juste l'automobiliste, c'est aussi le piéton.

2 - Une nouvelle race d'automobiles

Entre une voiture thermique et une voiture électrique, la différence, ce n’est pas que le moteur, c’est surtout un autre type de véhicule. Le moteur d’une Tesla par exemple pèse moins de 35 kilos, avec peut-être dix fois moins de pièces mobiles qu’un moteur diesel. Une simplicité mécanique à ajouter à une longue liste de choses qui n’ont plus cours dans le monde électrique : plus de vidange, pas de pot d’échappement ou de catalyseur à changer, moins de courroies et de pièces d’usure, bref, un entretien réduit à l’essentiel.

Quand on regarde sous le capot, on s’aperçoit que les deux seules choses sur lesquelles le conducteur peut intervenir sont le liquide frein et le lave-glace. Alors certes, il faudra bien changer ses plaquettes de frein et ses pneus une fois de temps en temps, mais tout ça ne fera pas les affaires des concessionnaires et des garages.

3 - De l'électrique fait pour durer

Les constructeurs aussi vont devoir réviser leur copie. D’abord parce que les voitures devraient gagner en longévité. Là où l’on voit rarement des voitures thermiques passer la barre des 500.000 kilomètres, on attend encore d’éprouver les limites des moteurs électriques de dernière génération. Il y a deux ans, Elon Musk a annoncé qu’il travaillait sur un ensemble moteur capable de durer plus d’un million et demi de kilomètres.

Pour les batteries aussi, les chiffres sont surprenants. Là où les batteries de nos smartphones durent rarement plus de deux ou trois ans, celles des voitures électriques qui existent aujourd’hui pourraient aller beaucoup, beaucoup plus loin. Selon des possesseurs de voitures électriques qui ont leur véhicule depuis cinq, six ou sept ans, la vitesse à laquelle leur batterie perd de sa capacité est bien plus lente que prévu, une courbe qui descend très lentement. Il pourrait ainsi falloir attendre 25 ans avant qu’une batterie ait perdu 20% de sa capacité.

Des voitures pensées pour durer, et des batteries qui tiennent la charge sur le long terme, ça veut dire des voitures dont on changerait beaucoup moins souvent… On comprend du coup que l’essentiel des géants de l’automobile avancent un peu à reculons sur la route de l’électrique.

4 - Panne sèche pour le pétrole

Autre perdante, l’industrie pétrolière, qui n’a mécaniquement rien à gagner à voir arriver sur les routes des voitures qui ne consomment pas leur produit. On pensait se trouver bientôt face à des capacités de production d’essence en déclin, l’humanité arrivant au bout de ses réserves d’énergies fossiles… c’est peut-être l’inverse qui va se produire, un déclin de la consommation d’essence, simplement car on n’en aurait plus besoin. 

5 - Pompistes : se réinventer, ou disparaître

Et justement, la station-essence de votre quartier pourrait elle aussi souffrir d’un marché révolutionné par l’électrique… mais  au moins dans son cas, les solutions existent. Situées sur de grands axes de circulation, les stations-essence pourraient devenir des stations de charge pour les véhicules de toutes les marques, et vu que charger sa batterie prend bien plus de temps que de faire le plein, elles pourront en profiter pour proposer toutes sortes de services aux conducteurs qui prennent leur mal en patience. On les appelait les pompistes, ils deviendront les chargeurs.

Voilà, cinq révolutions annoncées, mais qui ne sont encore rien par rapport à ce qu'annonce l'arrivée des véhicules autonomes. On y revient bientôt...


Cédric INGRAND

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