VIDÉO - "C’est là que ça passe le mieux" : la vie sans haut débit vue d’un village de la Manche 

par V. F | Reportage TF1 Anais Lebranchu, Antoine Santos
Publié le 18 avril 2023 à 17h29

Source : JT 13h Semaine

Près d'un foyer sur cinq est encore privé d'une connexion à internet à très haut débit, selon une étude publiée ce mardi par l'UFC-Que Choisir.
Sans surprise, ce sont les départements les plus ruraux qui sont le plus touchés.
Le JT de TF1 s'est rendu dans la Manche.

À Lambreville (Manche), Catherine ne passe jamais de coup de fil dans sa maison. Et pour cause, il n'y a pas assez de réseau. Elle est donc systématiquement obligée de sortir pour utiliser son téléphone. "C'est là que ça passe le mieux", lance-t-elle dans la vidéo du 13H de TF1 ci-dessus. Avant de préciser : "Parfois, je suis sous la pluie, ce n'est vraiment pas pratique..." 

Cette agricultrice attend l'installation d'un meilleur réseau et de la fibre qui n'arrive jamais. Pour se connecter à Internet, là aussi, elle doit s'organiser : "Une journée pluvieuse le mercredi ou en période de vacances, on se dit que tout le monde est sur Internet, donc, des fois, quand j'ai vraiment quelque chose d'urgent, j'y vais de très bonne heure le matin, ou alors très, très tard le soir", raconte-t-elle.

Il y a des clients qui me rappellent, trois semaines après, ils n'ont pas reçu de devis, c'est une galère !
Thierry, menuisier

Catherine habite dans l'une des nombreuses communes rurales de moins de 1 000 habitants privés de très haut débit Internet. Selon une étude publiée ce mardi par l'UFC-Que Choisir, près d'un foyer sur cinq - soit 11,8 millions de consommateurs - est concerné. Thierry, menuisier, travaille dans le secteur et il est lui-aussi confronté à des problèmes de réseau. "Il y a des clients qui me rappellent, trois semaines après, ils n'ont pas reçu de devis, donc c'est une galère, ça nous gêne dans notre boulot quoi !", s'exclame-t-il. Comme lui, de nombreux professionnels sont pénalisés par le manque de réseau. 

À Domjean (Manche), Catherine, coiffeuse, n'accepte plus les paiements sans contact, trop longs et parfois risqués. Il est arrivé qu'elle ne soit pas payée. "Le montant était resté en suspens. Il n'était ni chez l'un, ni chez l'autre à cause du réseau", explique-t-elle. Cela la contraint aussi pour ses réservations. "Comme ce sont des personnes qui m'appellent avec un portable, des fois ça coupe, on n'entend pas, donc la personne rappelle plus tard parce que je n'ai pas compris ou s'il n'y a pas du tout de communication", poursuit-elle. Et d'ajouter : "en zone rurale, on est un peu oublié". D'ailleurs, il suffit de parcourir cinq kilomètres pour retrouver du très haut débit. 

De son côté, le gouvernement affiche l'objectif d'une "généralisation" de la fibre optique d'ici à 2025, alors que le réseau historique en cuivre de l'opérateur Orange, seule source d'accès au réseau téléphonique pour plusieurs millions de Français, doit être fermé à l'horizon 2030. "Il faut trouver un accord" entre l'État, les opérateurs et les collectivités pour relever les "défis" restants du "grand chantier de la fibre" et répartir l'effort financier "de manière équitable et juste", avait déclaré mercredi dernier le ministre délégué chargé de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, devant la commission des Affaires économiques du Sénat.


V. F | Reportage TF1 Anais Lebranchu, Antoine Santos

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