Electriques et futuristes, les transports de demain pour déjouer les embouteillages

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 29 mai 2018 à 17h14, mis à jour le 9 mai 2019 à 16h59

Source : JT 20h WE

VIVATECH 2018 - Alors que l'on rêve d'une ville sans embouteillage, des solutions commencent à fleurir un peu partout, mettant autant l’accent sur la praticité que sur le souci de l’environnement. Le salon des innovations a été l’occasion de voir à quoi ressemblera le transport de demain, en solo ou en commun.

Le salon VivaTech, qui s’est tenu à Paris la semaine passée, a été l’occasion de voir de nouveaux modes de mobilité fleurir un peu partout. Et pour tous les goûts. Que vous soyez plutôt deux roues que quatre, transport roulant ou volant, seul aux commandes ou piloté par un autre, les allées de Vivatech regorgeaient de solutions pour éviter les embouteillages.

D’ici 2040, le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot souhaiterait qu’il n’y ait plus un seul véhicule thermique en circulation. Autant commencer dès aujourd’hui à basculer vers l’électrique très en vogue. De multiples scooters ayant fait le pari du tout électrique comme Unu, qui peut même embarquer jusqu’à deux batteries à charger chez soi et ne vend qu’en ligne étaient présentés au salon de l'innovation. La société Ujet (photo) compte aussi deux batteries qui peuvent assurer jusqu’à 150 km d’autonomie. Mais sa force pour déambuler entre les embouteillages est ailleurs. Le modèle de la startup luxembourgeoise a un design fou : un châssis en carbone, un cadre asymétrique, un moteur sur la jante arrière pour un scooter qui se plie en deux. Et pour aller au-delà de l’électrique, Ujet se la joue aussi connecté avec une appli compagnon qui permet de le déverrouiller sans clé ou même de le bloquer à distance. Le tout à un prix quasiment quatre fois plus cher qu’Unu (à partir de 8.700 euros contre 1890 euros).

Avec l’explosion du système de location en libre-service comme Cityscoot, la conscience écologique en sus, les urbains redécouvrent les joies du deux-roues électriques. L’an dernier, on estime que près de 10.000 scooters électriques ont ainsi été immatriculés. Un chiffre en constante augmentation et un créneau sur lequel espère s’implanter Peugeot Scooters qui va lancer à l’été son propre modèle électrique, le Peugeot 2.0. La marque au lion n’en est pas à son premier essai et fait plutôt office de pionnière dans ce domaine qu’elle expérimente depuis plus de 20 ans. 

Ce scooter électrique semblable à un modèle 50 cc ne nécessite pas de permis de conduire. Il est entièrement connecté et se pilote depuis un écran tactile, sans avoir besoin de clé pour le démarrer, juste un code PIN. Lancé en partenariat avec AT&T Business, le Peugeot 2.0 est doté d’une carte SIM intégré au châssis qui va permettre le diagnostic à distance et toutes sortes d’échanges avec l’application mobile GenZe App Companion (surveillance de 200 paramètres système dont niveau de la batterie, géolocalisation, usure, verrouillage à distance, etc.). Comme ses acolytes, sa batterie se recharge sur secteur et se prend sous le bras. Il dispose d’une autonomie de 50 km et peut rouler jusqu’à 45 km/h. De quoi être totalement adapté à la ville avec un cadre alu costaud, des finitions haut de gamme, un bac Top case à l’arrière et des roues de 12 pouces capables de franchir n’importe quel trottoir ou surmonter les trous sur les chaussées sans broncher. Si le Peugeot 2 vise un milieu professionnel ou un système en libre-service, il sera également vendu au grand public dès juillet.

Melinda DAVAN-SOULAS

Prendre les airs pour éviter les bouchons

Si vous n’êtes pas tenté par les deux-roues électriques, vous pouvez aussi opter pour la voiture volante. L’une des stars de VivaTech a été Pop.Up Next, un concept signé Audi, Airbus et Italdesign qui doit permettre de désengorger les villes. L’idée : une sorte de drone géant avec habitacle qui va vous emmener d’un point A à un point B en volant jusqu’à 590 km/h dans les airs. Mais ce module peut aussi se transformer en véhicule deux places autonome (sans volant ni pédales) pouvant atteindre les 100 km/h sur route. Il suffira de s’identifier sur une appli smartphone pour faire démarrer ce drôle d’engin, d’indiquer sa destination et ses centres d’intérêt. L’intelligence artificielle du système vous concocte le meilleur trajet, que ce soit intégralement en vol ou au sol. A bord, un écran pour suivre le trajet, mettre de la musique… et vous laisser (trans)porter. Pour en profiter, il faudra encore patienter un peu que la législation le permette et que le prototype se transforme en modèle fonctionnel. 

ItalDesign

La RATP veut aussi s’engager dans le transport de demain et pour cela, elle porte le projet des Toulousains de Electric Visionary Aircrafts, créateur d’EVA X01, un moyen de transport aérien électrique et autonome, qui peut décoller et se poser n’importe où en ville. Fondamentalement, EVA fonctionne comme Pop.Up Next via une appli, mais ne peut rouler. EVA se recharge sur le même réseau que les voitures électriques. D’autres services de transport en commun passent aussi à l’électrique et l’autonome comme Navya qui a exposé son AutonomCab déjà aperçu au CES de Las Vegas en début d’année et qui commence à entrer en fonction, tout comme Autonom Shuttle, un bus également dédié au milieu urbain et aux courts trajets. Si vous préférez les flots, le très attendu Sea Bubbles a commencé à prendre ses marques.

EVA

Transformer sa voiture en modèle électrique en trois heures

Mais toutes ces innovations, aussi soucieuses de l’environnement qu’elles soient, ont un coût très souvent élevé. Transition-1, une startup du Loiret, a aussi pensé à tous ceux qui ne peuvent pas s’offrir ces véhicules ultra-écolo et modernes. Son co-fondateur, Aymeric Libeau, a ainsi eu l’idée d’un réseau d’agences en périphérie des centres-villes qui seraient à même de remplacer les moteurs de petites citadines par des batteries électriques en trois heures seulement. Un changement qui aurait néanmoins un coût (5.000 euros) et ne s’adresseraient qu’aux petits conducteurs (moins de 100 km par jour et pas plus de 110 km/h). Le projet pourrait voir le jour dès l’an prochain autour d’Orléans. 

Et si vous préférez concevoir vous-même votre modèle électrique modulable, notamment pour les professionnels, la société XYT, soutenue par la région Ile-de-France et située en Essonne, a une solution. Elle propose des véhicules en kit personnalisables et évolutifs pour notamment assurer la livraison sur le dernier kilomètre. Une centaine de véhicules devraient prochainement circuler sur Paris et sa région, histoire de commencer à solutionner une problématique de plus en plus… électrique !


Mélinda DAVAN-SOULAS

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