Immobilier : est-on vraiment gagnant avec les taux bas actuels ?

Publié le 8 mai 2019 à 19h20, mis à jour le 9 mai 2019 à 14h16

Source : 24H PUJADAS, L'info en questions

DÉCRYPTAGE - La diminution des taux d'intérêt des crédits immobiliers peut sembler une aubaine pour les emprunteurs. Mais à Paris, par exemple, à y regarder de plus près, cette baisse permet en réalité de simplement compenser l'envolée des prix des logements.

Les taux d'intérêt des crédits immobiliers sont au plus bas. Ils sont tombés en moyenne à 1,35% en avril (toutes durées confondues et hors assurance) contre 1,39% en mars. Sur quinze ans, les taux sont ainsi négociés en moyenne à 1,09% ; sur vingt ans, à 1,27% ; sur vingt-cinq ans, à 1,49%. Certains disent que c'est le bon moment pour acheter son logement. Mais est-ce vraiment le cas ? 

Ce mercredi 8 mai sur LCI, dans sa chronique "Les indispensables", Baptiste Morin se penche sur cette question. Calculs à l'appui, il montre qu'un célibataire empruntant aujourd'hui 300.000 euros sur vingt ans peut espérer un taux à 1%, impliquant 60.000 euros d'intérêts à rembourser en plus de la somme empruntée (soit une mensualité de 1.500 euros). En 2009, période pendant laquelle les taux étaient franchement plus élevés, il aurait pu obtenir 4%, impliquant le remboursement de 240.000 euros d'intérêts (soit une mensualité de 2.250 euros). 

A première vue, la situation actuelle semble ainsi bien plus favorable aujourd'hui aux emprunteurs. C'est, hélas, sans compter sur l'envol des prix de l'immobilier. Dans la capitale, par exemple, le prix du mètre carré (qui frôle actuellement en moyenne les 10.000 euros) a été multiplié par un et demi en dix ans et par quatre  en vingt ans. Une flambée des prix susceptible d'annuler l'économie générée par la baisse des taux. 

Pour reprendre notre exemple, l'appartement qui se vendait 300.000 euros il y a dix ans, s'affiche a priori actuellement à 450.000 euros. Or emprunter cette somme à un taux de 1% implique de rembourser 90.000 euros au titre des intérêts (soit 2.250 euros par mois). Dans ce cas, la baisse des taux a uniquement servi à compenser la hausse des prix.


La rédaction de TF1info

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