Île-de-France : de plus en plus d'habitants vivent à l'étroit

M.G
Publié le 8 septembre 2022 à 12h24, mis à jour le 8 septembre 2022 à 12h35

Source : Sujet TF1 Info

Dans une étude parue ce jeudi, l'Institut Paris Région (IPR) révèle que la part des Franciliens qui occupent des logements trop petits a progressé au cours de la dernière décennie.
Dans le reste de l'Hexagone, la tendance est, au contraire, plutôt à une stabilisation.

Un phénomène qui ne cesse de gagner du terrain. Selon le recensement de 2018, près de 2,7 millions Franciliens disent vivre à l’étroit, soit environ 22% de la population régionale. En l'espace de 10 ans, le taux de surpopulation en Île-de-France a ainsi augmenté de 0,6%, alors qu'il tend à stagner dans le reste de l'Hexagone. 

Paris et la petite couronne concentrent les deux tiers de ces personnes mais ce problème "se diffuse en grande couronne", indique l'Institut Paris Région (IPR), une agence d'urbanisme chapeautée par la région francilienne, dans son dernier rapport. Dans les faits, les communes les plus concernées sont celles avec une forte proportion de logements anciens ou dégradés, privés ou sociaux, financièrement plus abordables (11 des 20 arrondissements parisiens mais aussi 22 communes de Seine-Saint-Denis). 

Les familles monoparentales particulièrement concernées

Ces chiffres cachent d'importantes disparités. Les locataires représentent la grande majorité des personnes concernées (80%).  La suroccupation des logements a, en particulier, augmenté dans le parc locatif social (+2,2% contre +0,6 point pour l’ensemble du parc). "L'absence d'alternative financièrement accessible dans le privé (en location ou en accession)" entraîne des "durées d'occupation qui s'allongent et des cohabitations prolongées subies, pour les jeunes ou les couples qui se séparent par exemple", analyse l'IPR. 

De même, ce phénomène concerne avant tout les familles monoparentales - un tiers d'entre elles (33%) vivent à l'étroit contre 19% des couples avec enfant et 5% des couples sans enfant. Les jeunes sont aussi largement touchés, la moitié des personnes souffrant de suroccupation ayant moins de 25 ans. 

Il n'est pas soutenable pour tout le monde de transformer son logement en lieu de vie
Martin Omhovère

Si les données de l'enquête remontent à l'avant-crise sanitaire, "le Covid a remis en lumière ce sujet" en montrant "qu'il n'était pas soutenable pour tout le monde de transformer son logement en lieu de vie, avec l'école et le travail", met en avant Martin Omhovère, directeur du département habitat et société de l'IPR. "Les gens en suroccupation dans le parc locatif privé n'ont souvent pas les moyens d'acheter" et ceux occupant des logements sociaux s'y retrouvent "bloqués" par la croissance des prix dans le privé, précise-t-il. 

À noter que la situation semble se stabiliser dans le reste de l'Hexagone. En province, le problème est d'ailleurs deux fois moins important, en proportion, que dans la capitale. 


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