Maison autonome : peut-on vivre sans facture d'eau ni d’électricité ?

par Victor LEFEBVRE pour TF1 INFO
Publié le 27 septembre 2023 à 8h00

Source : TF1 Info

Les impératifs climatiques et économiques invitent à limiter sa consommation d’énergie et d’eau.
Il est désormais possible d’avoir une maison entièrement indépendante du réseau.
Mais cela suppose de nombreuses contraintes à prendre en compte.

Les événements climatiques intenses de ces derniers mois ont une nouvelle fois mis en évidence l’urgence environnementale et la nécessité de limiter ses dépenses énergétiques. À cela s’ajoutent les crises géopolitiques qui influent sur son prix. Face à ces contraintes, produire ses propres ressources en eau et en électricité permet de limiter ses dépenses. Au point d’avoir une maison totalement autonome ? Oui, mais sous certaines conditions.

Comment être autonome en eau et en électricité ?

Une maison autonome au sens strict n’a pas besoin d’être raccordée au réseau électrique, au gaz, ou à l’eau courante. Pour générer sa propre électricité, la principale source d’énergie est le soleil. On peut également installer une petite éolienne, mais en raison de sa taille, la mairie peut interdire sa mise en place. Par ailleurs, il s’agit d’un investissement qui se chiffre en dizaines de milliers d’euros.

Pour l’alimentation en eau, la récupération des pluies sera nécessaire.  Selon l’Agence de transition écologique, un Français consomme 143 litres d’eau par jour. Pour ne pas manquer par temps sec, mieux vaut opter pour des récupérateurs d’au moins 20 mètres cubes au total. Ces cuves nécessitent des filtres spéciaux pour rendre cette eau potable. Il peut être autorisé de puiser dans les cours d’eau ou les nappes via un puits pour une utilisation domestique. Mais il faut demander une autorisation, et des restrictions peuvent être appliquées, notamment en période de sécheresse.

Quelles sont les contraintes de la maison autonome ?

Toutes ces installations, pour être efficaces, ne peuvent pas s’adapter à toutes les maisons. Le lieu doit bénéficier à la fois de soleil, de pluie et de vent. La surface et l’orientation du toit joueront sur la production photovoltaïque, et la taille du terrain permettra d’installer des cuves ou une éolienne et, d’avoir accès à du bois de chauffage. 

Surtout, une maison autonome doit être très peu énergivore. Ce qui nécessite une excellente isolation, des toilettes sèches, une circulation d’air bien pensée, et plus généralement un comportement économique au quotidien. Il est donc difficilement envisageable de rendre un bien existant autonome. Une telle maison doit être construite. Par ailleurs, le propriétaire doit entretenir l’ensemble du matériel, et ne pourra se rabattre sur le réseau en cas de panne. Il doit également stocker suffisamment d’énergie pour faire face aux périodes sans ensoleillement ni vent.

La maison autonome a donc un coût et des contraintes importantes. Néanmoins, il est possible de mettre en place les mêmes technologies tout en étant raccordé au réseau. On parle alors de maison passive ou d’autoconsommation. L’idée est de ne payer que le surplus d’énergie et d’eau nécessaire. Il est également possible de revendre une partie de son électricité.


Victor LEFEBVRE pour TF1 INFO

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