"Pour être vivant, un centre-ville a besoin de locomotives"

Emmanuel PICARD
Publié le 23 janvier 2020 à 8h00, mis à jour le 23 janvier 2020 à 16h01
"Pour être vivant, un centre-ville a besoin de locomotives"
Source : iStock

Si dans les grandes villes, la situation des centres-villes est favorable, dans de nombreuses communes, ils peinent à rester dynamiques. De nombreuses solutions existent pour maintenir un cœur de ville vivant.

Créée en 2005 par des élus locaux, des parlementaires, consulaires, des représentants de corps d’Etat et des chercheurs, l’association Centre-Ville en Mouvement fédère les acteurs engagés dans des projets d’innovation et de redynamisation des centres-villes. Pierre Creuzet, Directeur Fondateur de l’association nous explicite les raisons pour lesquelles il a récemment conclu un partenariat avec Orpi Pro ,et fournit des éléments de conseils aux investisseurs souhaitant profiter de la revitalisation des centres-villes pour investir dans un commerce de proximité. 

On parle beaucoup de rénovation des centres-villes. Quel est l’état des lieux en ce début d’année ? 

Pierre Creuzet : J’insiste d’abord sur le fait que l’attachement des Français pour les cœurs de ville est de plus en plus fort :  en 2019, 72 % des Français s’y déclaraient attachés soit 14 % de plus qu’en 2018. Cet engouement est particulièrement élevé chez les jeunes où il atteint 77 %. Une majorité de Français, 9 sur 10, se réjouit de cette revitalisation et demande aux maires que ce soit un objectif important. 

A l’heure actuelle, sauf exception, le cœur de ville des grandes métropoles se porte bien. Beaucoup d’habitants migrent de la périphérie vers le centre pour y trouver de l’animation et parfois plus de sécurité.  En ce qui concerne les petites villes et les agglomérations de taille intermédiaires, la situation est plus contrastée, mais elle s’améliore : l’Etat va investir 1 milliard par an durant 5 ans pour revitaliser le centre des villes moyennes. Par ailleurs, un plan de soutien spécifique concernant environ 400 petites villes devrait être annoncé cet été lors de la biennale européenne du centre-ville et des commerces qui se tiendra au Parlement de Strasbourg en juin prochain.

Une possible rentabilité de 5 à 7 %

Est-il rentable d’investir dans un commerce de centre-ville en 2020 ?

PC : Oui, à condition d’être sélectif et de n’investir que dans un emplacement de première qualité, il est possible d’obtenir une rentabilité de 5 à 7 % selon les cas. 

Pour être vivant, un centre-ville a besoin de locomotives : un marché, une moyenne surface, etc. Il est préférable d’investir dans un centre-ville où la municipalité a acquis deux ou trois unités commerciales en rez-de-chaussée afin de garantir une diversité commerciale. Si ces conditions sont réunies, l’investissement est intéressant puisque, contrairement à l’investissement résidentiel, c’est au locataire qu’incombe l’entretien du local, le bailleur ne se souciant que du gros œuvre. 

Votre association a conclu un partenariat avec le réseau Orpi Pro. Pourquoi ? 

PC : Parce que Orpi Pro est présent dans presque tous les centres-villes de plus de 10.000 habitants. Pour revitaliser un centre-ville, il faut travailler en transversale, c’est à dire le repeupler, y ouvrir des commerces, y apporter de la culture, des animations, etc. Orpi Pro observe les effets de cette transversalité. Ses experts nous font remonter des données nous permettant d’obtenir une cartographie fine du territoire. C’est le réseau le mieux outillé pour conseiller les investisseurs souhaitant investir dans un commerce de centre-ville. 


Emmanuel PICARD

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