Le 13H

VIDÉO - Immobilier : acheter une "passoire thermique", bon plan ou gouffre financier ?

par M.D. Reportage TF1 Imane Rachati, Emilie Spertino
Publié le 20 février 2023 à 17h02

Source : JT 13h Semaine

Les logements ayant une forte consommation d'énergie, dits "passoires thermiques", sont interdits à la location depuis le 1er janvier dernier.
Résultat, de nombreux propriétaires préfèrent vendre plutôt que d'engager des travaux de rénovation, quitte à brader leur bien.
Dès lors, investir dans une "passoire thermique" est-il une bonne idée ?

On en trouve de plus en plus à la vente. Et pour cause, les propriétaires n’étant plus autorisés à louer des "passoires thermiques", ils s’en débarrassent. Depuis le 1er janvier 2023, les logements ayant une consommation énergétique finale annuelle supérieure ou égale à 450 kWh/m2 sont considérés comme indécents. "Les propriétaires n’avaient que deux issues, réaliser des travaux pour continuer de louer ou mettre en vente. Un certain nombre, assez important, fait le choix de mettre en vente le patrimoine plutôt que d’investir dans des travaux", explique Christophe Al Youssef, agent immobilier au sein du réseau Century 21, dans la vidéo de TF1 en tête de cet article.

"Entre 10 et 20% moins élevé que le prix du marché"

En consultant les annonces en ligne, une maison retient d’emblée notre attention. Située à Montargis, dans le Loiret, elle correspond en tout point à ce qu’on appelle une "passoire thermique", autrement dit un logement mal isolé et donc très énergivore. C’est parti pour une petite visite virtuelle. "Dans cette maison, il y aura des travaux de rénovation", prévient Geoffroy Perruchet, agent immobilier chez IAD France. Problème d’humidité et d’isolation, simple vitrage, vieux radiateurs, le logement est classé "G" (la pire note, ndlr) au diagnostic de performance énergétique (DPE). 

De quoi justifier son prix de vente, 148.000 euros, un montant bien en dessous du prix du marché. "Globalement, c’est entre 10 et 20% moins élevé que le prix du marché. Du coup, les gens peuvent y accéder plus facilement et bénéficier d’aides de l’Etat pour pouvoir rénover à leur goût et avoir moins de consommation énergétique", explique la collaboratrice  de Geoffroy Perruchet, Isabelle Allain. Selon elle, ce type d’investissement reste une bonne affaire, même une fois les travaux réalisés. Seul inconvénient, il ne faut pas être trop pressé.

Alors qu'en 2020, ces logements représentaient 11% des biens en vente, ils constituaient l'an dernier plus de 19% du marché. Et le phénomène va encore s’accentuer dans les années à venir. "On est au tout début du calendrier législatif, avec l’interdiction de location des pires passoires énergétiques, les G+, qui concernent juste 500.000 logements", souligne Thomas Lefevbre, directeur scientifique chez Seloger. "À terme, l’interdiction va concerner près de 5 millions de logements, les classes F et G d’ici à 2028, puis la classe E à partir de 2034", souligne ce spécialiste. 


M.D. Reportage TF1 Imane Rachati, Emilie Spertino

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